Jo, entraîneur de la délégation française de boxe, se rend à Berlin pour les Jeux Olympiques de 1936 organisés par le régime nazi. En ramenant le jeune Simon chez son oncle, il est confronté au saccage de sa librairie par la Gestapo. Là commence aussi la farce de Oury, qui signe un film goguenard, la Gestapo jetant aux côtés de grands auteurs censurés comme Brecht, Hemingway et Zola un livre de Hitler. Suivront aussi des colombes de la paix déplumées par des tirs et tombant sur le comité olympique nazi.
Manœuvres aériennes, course poursuite sur les routes bavaroises, un ourson pour copilote, L'As des As saura combler les attentes des amateurs de classiques dans ce genre. Belmondo y tient naturellement la vedette. Même si le scénario est connu d'avance et les situations plus attendues que découvertes, le film se montre audacieux par deux aspects: le personnage féminin de Gaby, journaliste volontaire, au caractère déterminé, tranchant avec les personnalités trop souvent insipides des femmes dans les films dits d'action. En outre, le personnage de Gunther est plus complexe qu'il n'y parait. Rival de Jo pendant la Première Guerre Mondiale, il est resté un gradé sous le régime nazi, mais n'est pas partisan du régime. Le film, sous ses airs de comédie simplette, couvre une trame plus travaillée. Il est le fruit d'une production franco-allemande réussie dans son genre, qui mêle humour et action sur toile de fond historique.