Je me rappelle un peu de cet évènement qui avait eu lieu lors de Noël 1994, où on voyait ce plan fixe avec un avion au sol et des membres du GIGN qui tentaient d'y rentrer, et ce souvenir du copilote qui se jetait en-dehors du cockpit par un hublot, avec des fractures à la clé.
Julien Leclercq réalise la version cinématographique cet assaut, en figurant plusieurs points de vue ; un membre du GIGN, joué par Vincent Elbaz, une jeune femme travaillant pour le ministre de l'intérieur, Mélanie Bernier, et un des membres du GIA, Aymen Saïdi.
On voit bien que le projet a été fait avec le plus grand sérieux, la collaboration du GIGN, des témoins de ce drame, jusqu'à reprendre des scènes qu'on voyait à la télévision (l'ouverture du sas d'entrée ou la fameuse chute du copilote), mais ça reste extrêmement brouillon à suivre. On voit bien que le modèle de référence du réalisateur a été Vol 93 de Paul Grenngrass, avec cette caméra qui gigote sans arrêt pour donner cette sensation de pris sur le vif, mais par moments, c'est limite si l'action est compréhensible.
De plus, je ne comprends pas cette image désaturée, donnant presque l'apparence d'un film en noir et blanc avec quelques touches de couleur.
D'autre part, il y a un aspect héroïque dans ce que joue Vincent Elbaz qui m'a un peu dérange, surtout tout le début, où on le montre comme quelqu'un de fatigué, morne, et là, il se révéler être un chef en allant au front. Je suis critique sur la mise en scène, mais il y a un plan que trouve très réussi : celui où Elbaz rentre en premier dans la cabine, abattant un des preneurs d'otages, quand soudain, il se fait tirer dessus sur le côté par l'un d'entre eux, et l'un des tirs va être d'une telle violence qu'il va lui éclater la visière de protection et le projeter en arrière, le tout filmé au ralenti.
Mais excepté Elbaz, dont l'investissement est visible, les autres acteurs sont vraiment très mauvais, tous dans la complainte ou la gueulante. De plus, et c'est un choix du réalisateur, il est dommage que l'aspect politique de cette prise d'otage soit quasiment évacué au profit de l'action.
Ça n'en fait pas un mauvais film, mais un peu plus de modestie ne lui aurait pas fait de mal.
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