L'Amour
Autant dire que pour un Schwarzeneggérien élevé aux petits Van Damme, L'Aurore n'est pas le choix le plus évident venant à l'esprit. Il est bon pourtant de se faire violence, de dépasser les préjugés...
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le 28 janv. 2011
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Parler de chef d'oeuvre ou d'incontournable classique du Septième Art au sujet de L'Aurore de Murnau reviendrait presque à seriner une vulgaire lapalissade, tant ses multiples qualités artistiques furent unanimement reconnues par le public et les professionnels d'une époque à l'autre. Près d'un siècle après sa sortie en salles ce mélodrame intemporel garde encore et toujours intacte sa puissance émotionnelle et témoigne ad vitam aeterman de sa modernité technique et narrative.
Après un début de carrière déjà remarquable et remarqué au coeur de l'industrie cinématographique allemande ( avec notamment Nosferatu mais surtout Le dernier des Hommes, véritable chef d'oeuvre maudit du cinéma muet honteusement sclérosé par son happy-end conventionnel dénaturant sa tragique noirceur...) Friedrich Murnau poursuit de fait son Oeuvre aux Etats-Unis : ce sera donc en 1927 L'Aurore, histoire "de partout et de nulle part", authentique pièce maîtresse dont la limpidité narrative et visuelle reste encore aujourd'hui incontestable ; en jouant brillamment sur le placement de la caméra le cinéaste synthétise les informations au coeur d'un seul et même plan, tout en agrémentant ses personnages et ses situations d'un pouvoir symbolique particulièrement prégnant et universel.
Qu'il s'agisse de la démarche pataude, volontairement malhabile de George O'Brien, du visage virginal de l'émouvante Janet Gaynor, de la reconstitution démiurgique de la fête foraine ou encore de la séquence bouleversante du mariage ( subtile mise en abyme qui permet à nos deux amants de revivre leur lune de miel, comme au premier jour...) tout concourt à faire de L'Aurore un bijou de poésie et de précision formelle ; Murnau démontre résolument qu'avec ce film le cinéma muet atteint son apogée en termes d'éloquence et de maîtrise, excellence rarement égalée dans le genre ( chez qui d'autre : Mauritz Stiller ? Frank Borzage ? ). Un film extraordinaire.
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le 31 janv. 2018
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