L'histoire d'un aller-retour.

"L'autre vie de Richard Kemp" est vendu comme un film original, une sorte de renouvellement du polar français. Mais malheureusement, il n'en est rien.

En effet, c'est avec un sentiment de déjà-vu qu'on suit les mésaventure de Richard Kemp, témoin d'un meurtre ayant d'étranges similitudes avec une affaire qu'il a connu 20 ans plus tôt, et qui se retrouve étrangement projeté à cette période, en 1989. La prise de conscience de notre héros est trop longue. On a la curieuse impression que l'enquête policière devient secondaire, une histoire d'amour bateau prenant le pas sur elle. Le film manque de rythme, certains passage à mou perdent le spectateur dans les méandres de l'ennui. En plus, le film manque de substance. Au final, il ne s'agit de rien de plus qu'une enquête policière, enrobé par une romance, ayant pour simple originalité un voyage dans le temps un peu flou.

Cependant, on ne peut que souligné l'honnêteté de la démarche de Germinal Alvarez pour son premier film. On sent une volonté de bien faire à travers une réalisation tout de même maîtrisée. Quelques plans sont vraiment intéressants, soutenus par une bonne photographie. D'ailleurs, Jean-Hugues Anglade campe avec brio ce personnage de flic ordinaire qui se retrouve dans une situation extraordinaire. "L'autre vie de Richard Kemp" laisse un goût mitigé au final. On sent néanmoins qu'il y avait quelque chose de vraiment intéressant à faire, à l'image de la séquence se déroulant à "Franghost", très réussie...