Dans ces temps pré-internet, l'ORTF (Ofiice de Radiodiffusion-Télévision Française) ne comportait que deux chaînes.
Sur la deuxième chaîne, qui était tout de même plus qualitative que la première (déjà !) le mardi soir, il y avait le monument 'Les dossiers de l'écran'. Dès la musique du générique, on savait que ça allait être du sérieux !
Comme à l'époque, le jour de congé des écoliers était le Jeudi, je n'avais pas le droit de rester veiller le mardi soir.
Et puis, le 14 Décembre 1976, mes parents ont fait une exception.
Le film projeté était un Costa-Gavras; 'L'aveu' ! Quand le film était un Costa-Gavras, j'avais le droit de veiller... pour le film, pas pour le débat, n’exagérons rien ! Mais le sujet était sérieux, et c'était pour moi une sorte de rituel de passage vers le monde des 'grands'.
De cette époque, j'ai gardé une admiration sans limite pour le cinéma de Costa-Gavras. Les sujets tout d'abord, il n'y avait pas besoin de la sempiternelle banderole 'inspiré de faits réels', tout le monde savait de quoi on parlait.
Du totalitarisme de droite et du totalitarisme de droite, de toutes les dictatures d'où qu'elles soient.
La présence de Montand et Signoret dans ce film sur les procès à l'est est en soi l'indication d'une valeur sûre.
La réalisation est sobre et d'une efficacité redoutable sur le mécanisme de destruction de l'humain et de sa volonté. Ce 'Marchez !' a accompagné de nombreux cauchemars tant il est simple et fort.
Pour les jeunes générations qui s'intéressent un peu aux années 60-70, 'L'aveu' est un passage incontournable car l'histoire dans son opiniâtreté n'est qu'un éternel recommencement et ceux qui ignore le passé s'exposent aveuglement à revivre sans comprendre les affres du passé.