Je l'admets tout simplement, ce n'est pas mon genre de cinéma. Un cinéma qui ne se préoccupe guère de son scénario ou de ses personnages, mais simplement de sa forme, de son image, de sa photographie. En somme, une coquille parfaitement vide. Que l'on remplit de certaines idées appelées "modernisme" ou "existentialisme" pour en donner une substance factice. Mais le contenu est réellement nul.
Vous êtes vous déjà demandé si la disparition d'un personnage, d'une manière mystérieuse dans un lieu exotique, ne requérait pas, par simple compassion pour la patience du spectateur, une explication rationnelle? Ou, à défaut, un dénouement ? Non, dans le cinéma d'Antonioni, cela n'a guère d'importance. Enfin, cela sert à tromper le spectateur afin de lui faire croire que le film a un enjeu. Ce n'est qu'un prétexte pour étirer le néant cinématographique jusqu'à une durée de deux heures et demie.
Plus concrètement, le rythme du film est d'une lenteur excessive. Les plans durent trop longtemps, et ne racontent que trop peu de choses. Comment peut-on espérer émouvoir quelqu'un en lui montrant des images ? Ce qui émeut le spectateur au cinéma, c'est le déroulement de l'action, le rebondissement... en d'autres termes, des artifices qui servent à séduire le spectateur pour mieux le capter. Le cinéma d'Antonioni, lui, ne se préoccupe aucunement de l'attention du spectateur. Au contraire, tout est fait pour le lasser.
On admirera certes quelques plans, ici et là, tentant d'apporter un grain d'intérêt dans cet interminable fleuve d'ennui. Mais c'est tout.