Comment « Holly-East-wood » nous manipule (surtout vous public !)

Quand il s'agit d'une fiction, toutes les libertés sont permises.
Quand il s'agit d'évoquer une histoire vraie (ou « d'après » une histoire vraie) et qui se revendique comme telle, j'attends le plus d'impartialité possible dans la présentation de la vérité.
Ici Hollywood nous donne un exemple de plus (et le spectateur y est tellement habitué que cela ne le choque plus) d'une exploitation de l'émotion par des effets constamment surlignés qui en arriveraient à desservir la dénonciation d'injustices légitimes.
Là où une histoire vraie et dramatique présentée sans emphase réussirait à me toucher, je me fige à mesure que je sens monter la manipulation hollywoodienne. En effet, comment à partir de faits réels, ne peut-on ressentir la récupération d'un scénario qui va jouer sur les thèmes :
-de la douleur d'une mère suite à la disparition de son enfant.
-de la condition des femmes, de l'époque
-de l'acharnement et des dérives policières, de l'époque
-du tueur en série (si cher au cinéma d'aujourd'hui : le crime, le film policier semblent la « distraction » la plus recherchée par le public.).
Voilà qui fait beaucoup.
Et pourquoi pas si telle est la réalité ; mais je ne peux m'empêcher de me sentir manipulé quand pour évoquer cela :
-l'actrice principale choisie est une des stars les plus en vogue du moment, qui plus est, fort photogénique. Ce choix n'est pas fortuit et retire de la crédibilité au personnage authentique d'une mère courageuse mais néanmoins au physique ordinaire.
- plus grave, un « détail » de l'affaire est totalement absent du film (le film ne manque pourtant pas de s'attarder sur moult autres détails plus anodins) :
la mère du criminel était complice, voire actrice du meurtre de Waters Collins et sera condamnée à la prison à perpétuité.
Voilà qui n'aurait sans doute pas cadré avec le « féminisme » revendiqué par Clint Eastwood : « Angelina, je ne vois que toi pour être cette mère si courageuse affrontant les institutions machistes de Los Angeles »
Il est également passé sous silence que le psychopathe violait son neveu et ses victimes. On appelle cela aujourd'hui un criminel pédophile. Sans doute ce « détail » eut été trop violent (et donc moins commercial) pour un film grand public compte tenu du puritanisme américain actuel où le « sexe » semble plus grave que le « sang ».
sensunic
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le 27 nov. 2011

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