Disparue en 2015, Sólveig Anspach n'aura pas eu le temps de voir le succès critique et public de son dernier film, où elle sera également récompensée à titre posthume d'un César du meilleur scénario.
Le parcours insolite d'un grutier qui veut apprendre à nager (alors qu'il sait le faire) afin de se rapprocher d'une maitre-nageuse dont il est tombé amoureux ; l'histoire est en soi touchante, on voit que ce type, joué par Samir Guesmi, est animé des meilleures intentions, et qu'il veut tout faire pour séduire la belle, quitte à mentir sur ses capacités à nager.
Quelque part, j'ai pensé aux premiers films d'Emmanuel Mouret, dans le sens où le parcours amoureux de ce personnage, d'une grande naïveté lui aussi, est comme une série d'épreuve qui va le mener en Islande dans un congrès improbable de maitre-nageurs, où il se fait passer pour un Israélien qui suggère que son pays et les Palestiniens vont créer ensemble une piscine !
Il y a aussi la présence de l'excellente Florence Loiret-Caille dans cette maitre-nageuse qui ne s'en laisse pas démordre.
Après, il y a certainement une dimension de l'ordre du catharsis pour la réalisatrice de revenir à son Islande natale, où se passe toute la seconde partie, avec ce ciel qui parait très bas, toujours sombre, et qui donne lieu à de très beaux plans. A ce moment-là, j'avoue que l'intérêt est un peu retombé, si on excepte un scène assez marrante où une maitre-nageuse oblige les autres femmes à se laver entièrement nues, mais il y a quelque chose de touchant dans cette histoire, assez courte d'ailleurs, mais qui serait, sans la genèse assez triste, anecdotique.