"L'effet Papillon", derrière son habile scénario science-fictionnesque (assez joliment traditionnel, puisqu'il questionne comme nombre d'oeuvres de SF classique la linéarité du temps et la multiplication des réalités possibles), reste l'une des peintures les plus éprouvantes que l'on ait jamais vues produites pour le grand public dévoreur de pop-corn (Kutcher oblige...) de l'Amérique blanche : des banlieues "white trash" aux universités élitistes, rien d'aimable dans cette société brutale construite sur l'exploitation de l'autre, l'humiliation systématique de ceux qui n'appartiennent pas "à la bande" et la violence comme unique mode d'expression. Au bout d'une heure et demi d'un périple éprouvant à travers perversions et comportements à peine humains, qui s'apparente à un chemin de croix pour notre héros christique, sanglant et barbu (voir l'évocation directe des stigmates...) qui a décidé de mourir pour sauver les siens, on est soulagés par un ultime rayon de lumière, happy end paradoxal et in extremis. Drôle de film quand même…
[Critique écrite en 2012]
Créée
le 5 sept. 2014
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