Un parfum de téléfilm TF1 sans ambition

Le titre pourrait paraître contradictoire étant donné que je suis un fan absolu des Misérables de Josée Dayan mais il s'agissait d'une des rares superproductions qui contredisaient la règle. Pourquoi TF1 pour commencer ? Pour deux raisons : parce que le film a quand même le vernis populaire du film qui peut se vendre contrairement à la quasi totalité des téléfilms France télévisions (qui sont par ailleurs rarement plus profonds) , ensuite parce que la trame scénaristique déjà vu et la direction d'acteurs kitsch ont le parfum de ces productions.


Bref, au moins là dessus, "L'Empereur de Paris" arrive à susciter une certaine nostalgie car cela faisait longtemps que je n'avais pas vu de productions de ce type. La manière de tourner est d'ailleurs elle aussi assez années 90 avec une sorte de mélange entre recherche de la reconstitution historique des lieux et une vulgarisation populaire d'ensemble.


Mais voilà, passé ce point enthousiasmant, presque rien ne va dans ce film qui a pour plus grand pêché de justement ne pas assez se prendre au sérieux et de ne pas avoir assez confiance en ses capacités pour dépasser le stade d'énième récit d'aventure vu et revu avec ses gags gentillets, son antagoniste ridicule, son absence de profondeur générale au nom de l'ambition d'être "populaire" (terme qui au passage ne veut pas dire grand chose).
Le rythme est très mal calibré : les relations avec les deux femmes sont catapultés d'un coup ainsi que beaucoup d'éléments de scénario alors que le film perd un temps interminable en scènes qui n'apportent rien. Plutôt donc que d'utiliser le temps pour bétonner le récit, le cinéaste préfère occuper l'espace en récit de noms de brigands, de limage de barreaux, etc. Quand on est un téléfilm en trois ou quatre parties, pourquoi pas, ici ce n'est pas possible.
Autre point noir, les acteurs surjouent, notamment Olga machin qui en devient presque vomitive avec ses mimiques que l'on voit dans tous les films de ce style eco+.


Enfin, cette absence de profondeur ne se voit même pas compensée par des scènes d'action ou de combat de qualité.


Les seuls points qui aurait pu sauver ce film de la banalité tombent à l'eau faute de développements : cette idée que Vidocq reste fidèle à ses principes jusqu'au bout, à part la fin, son discours dans les geôles est forcé ; la peinture d'une noblesse décadente voire "beauffisante", flouée par le manque de direction général entre le sérieux et le spectacle parfaitement calibré pour le "grand public".
En bref, avant les quelques minutes que durent l'excellente fin, il y avait tout un bon film à produire. Au final, on se retrouve avec une production sans personnalité qui aurait pu passer à la télé un mardi soir. Je lui mets limite 5 pour l'effort de reconstitution visuel, tout le reste est à oublier.

Foulcher
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le 11 déc. 2018

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Foulcher

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