Enfin un Bond avec une séquence prégénérique sympathique: on y voit pêle-mêle un sous-marin en perdition, l'introduction d'un agent soviétique pour le moins séduisant et du chef du KGB (le général Gogol qu'on reverra dans plusieurs films), et une petite poursuite à ski, courte mais sympa avec une jolie cascade finale (même si les effets d'incrustation sur les plans serrés où on voit Moore sont mauvais).
Un nouveau méchant se pointe, Stromberg, joué par le très fade Curd Jurgens. Cette fois on a affaire à un milliardaire mégalo qui veut anéhantir le monde pour le reformer selon son désir dans une cité sous-marine. C'est le premier méchant de cette espèce dans la saga en fait, les précédents visant le profit ou le contrôle, mais pas l'anéhantissement pour des raisons idéologiques. On peut d'ailleurs se demander comment il parvient à réunir une véritable armée d'hommes de main sous l'égide d'un tel projet (ces types ont pas de famille ou quoi?).
Bref ça reste du Bond léger dans l'esprit, un monde où on démonte un missile nucléaire avec un tournevis. Côté humour ça reste dans la lignée avec Moore et ses répliques souvent vaseuses, mais c'est un peu moins forcé que les deux d'avant, y'a pas vraiment de personnage bouffon cette fois. Et la scène de bataille finale est filmée de façon sérieuse.
De plus y'a un des hommes de main les plus marquants de la saga: Requin (joué par Richard Kiel), le géant aux dents d'acier. Quand il soulève Bond comme une poupée de chiffon et le cogne au plafond dans le train c'est très bon... Et puis sa sortie à la toute fin pour s'échapper, mythique.
Autre élément vraiment plaisant: la 2ème voiture la plus marquante de la saga, la Lotus Esprit sous-marin. Elle détrône pas l'Aston Martin de Goldfinger, mais elle est vraiment bien!
Comme souvent y'a de jolis décors et effets de maquettes, comme le pétrolier géant qui gobe les sous-marins, ou la base de Stromberg et sa piscine à requin (encore, ça doit être au moins la troisième dans la saga... et y'a eu un bassin à Piranhas aussi).
On reste quelque peu exotique avec un passage en Egypte, puis en Sardaigne, mais c'est moins bien exploité que l'Asie dans le film précédent.
Pour finir encore sur l'éternelle relation étrange de 007 avec les femmes, évidemment il s'en fait un certain nombre durant le film... On est pourtant déjà en 1977, les mouvements féministes font sacrément parler d'elles... mais l'état d'esprit de Bond n'a pas évolué, c'en devient presque dérangeant à ce stade là: il va même jusqu'à "consommer" une femme esclave que lui offre un ami Cheick à son arrivée en Egypte. Juste un objet dont il use pour son plaisir, c'est carrément malsain j'ai trouvé, et en complet décalage avec son époque. Sans compter encore une femme qui meurt dans ses bras en lui servant de bouclier.
Globalement ça s'améliore un peu, on force moins la dose sur l'humour bien qu'il soit toujours limite parodique et lourdingue à bien des moments. et puis y'a quand même quelques bons moments dans le film, ce qui en fait au final un des meilleurs de l'ère Moore.

harry_powell
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le 4 juin 2017

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harry_powell

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