C'est l'histoire d'un réalisateur qui a décidé de gacher mon film. Terrible comme introduction mais c'est ce que j'ai ressenti, le filtre black and white est beau certes je ne vais pas le nier, mais les couleurs d'une forêt transpercée par la limpidité de l'Amazone n'est ce pas 1000 fois plus beau ?
Ca fait sans doute parti du style et de la mysticité du film de supprimer toutes couleurs, tout comme la plupart des personnages sont eux mêmes supprimés de bien des choses.


Là où le réalisateur a voulu insister sur la torture mentale ou la solitude ou l'envie de découvrir, je n'ai trouvé que discours brouillon et réaction paradoxale. Pour moi la psychologie, si on peut appeler ça tant c'est mystique, reste également un petit échec. Elle montre le " Blanc " dans tout son paradoxe, avec l'envie de découvrir mais pas trop, et le " sauvage " qui se crée sa propre mysticité dans un pseudo ermitage pas si poétique que ça. Le manque d'émotions est assez insupportable dans ce film, il faut dire que l'ensemble est très pessimiste. L'autre chose qui m'a assez géné c'est vraiment les deux histoires, l'emerveillement parait-il de ces individus, qui lachent de bons moments comme des moments d'une longueur somnolente.


On va chercher des points positifs quand même ! Le pointage du choc des civilisations est plutôt bien amené. On sent bien que la relation entre l'homme "blanc" et l'homme "sauvage" ne peut se surpasser, avec une méfiance qui reste constante entre les protagonistes même si il y a attirance pour la découverte de l'autre. Le paradoxe entre la nature, la guerre, et les objets intimes laissent de beaux passages d'antologie. Le point de la religion est également adapté, fidèlement je ne sais pas mais en tout cas un passage particulier du film nous fait retourner les tripes de sourire ou de désespoir.


Pour conclure, l'étreinte du serpent laisse un goût amer. Je suis peut être passé à coté d'un vrai voyage ; mais ce voyage fut pleins de turbulences en partant de la disparition de mon champ visuel coloré jusqu'à quelques lourdeurs et longueurs dans le film, et puis j'ai sans doute laisser mon coeur dans un placard ...

Nimoz
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le 8 sept. 2016

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Nimoz

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