Étreinte qui laisse une longue empreinte, la première image en particulier, celle de l'Anaconda, qui se répand, gluant, indécent, ses petits vagissant de ses tripes spiralées ...
Avec un doute qui s'insinue sur le fait qu'il les croque...
Puis l'on suit halluciné, l'errance le long des méandres de l'Amazone, des chercheurs de la Yacruna, cette fleur tellement rare que le dernier des derniers chamans estime crucial de la faire disparaître en fumée, ultime sacrifice, vapeur onirique, pour la faire rejoindre l'eau du bain cosmogonique.
L'on en croit pas ses yeux tout au long de cette forêt insensée qui recouvre de sa luxure une folie ombilicale, reptilienne...
Lorsque l'on croise des individus semblant issus d'une civilisation proche de la nôtre, l'on touche le pire... Et là, la forêt envahie d'abrutis dégénérés colonisateurs devient fantomatique et hantera longtemps notre cerveau.
On ne sort pas indemne de ce film initiatique excellemment soigné par un Ciro Guerra inspiré. Le chant du cygne du poumon vert de la planète.
Non content d'avoir dévasté ses peuplades autochtones, d'avoir succé leur âmes, on détruit à long feu, cette précieuse forêt.