Si je devais comparer cet Éventreur de New York aux chefs-d’œuvre du genre « giallo », je dirais qu’il est moins réussi au niveau esthétique et sonore, mais beaucoup plus gore ce qui peut en rebuter certains vu qu’en plus, les effets sanglants (et vas-y que j’te découpe un téton à la lame de rasoir !) sont très réussis… Mais il n’y a pas que cela pour vous mettre mal à l’aise.

Fulci livre sa vision d’un New York glauque, promène sa caméra dans des rues toujours plus malfamées, la pose dans des cinémas pornos aux éclairages d’un rouge peu ragoûtant et ne nous présente presque uniquement que des personnages pervers… C’est poisseux, malsain, angoissant.

Il y a du bon et du mauvais. Comme dit plus haut, c’est violent, d’une violence frontale, repoussante, vous vouliez du sang ? Vous allez en avoir pour votre argent. Les femmes ne sont là que pour deux raisons : permettre au spectateur de se rincer l’œil avant de passer à la casserole puis, de passer l’arme à gauche, avec le plus d’hémoglobine possible, merci mesdemoiselles. Car notre tueur ne ménage pas ses efforts, moult attaques parsèment le long métrage et ce n’est pas plus mal car il faut bien avouer que cela ne casse pas trois pattes à un canard au niveau du scénario…
« Canard » : vous avez dit « canard » ? (enfin « j’ai dit » mais ne chipotons pas)… Ce qui m’amène au petit souci tout de même majeur du film : qu’est-ce donc que ce tueur qui nous imite Donald Duck au moment des crimes ou au téléphone ?! Oui, oui, z’avez bien lu, le gus imite le colvert. Alors j’adore nos amis à bec, je les trouve rigolo et tout, quand ils plongent pour pécher, leurs papattes et leurs cuculs s’agitant au-dessus de la surface de l’eau, patauds pataugeant au milieu des miettes de pain jetées çà et là par les seniors nostalgiques de l’ami Saturnin, mais flûte ! On a rarement vu moins effrayant qu’un canard, à part peut-être… Oui : le coin-coin du canard. Heureusement, et surement de peur de passer dans la cuvette, notre zigouilleur va se contenter de souvent trucider en restant coi(n), nous l’en remercions.

Pour conclure, et malgré ses défauts, Éventreur de New York reste un giallo de plutôt bonne facture, efficace en tout cas et qui devrait contenter les amateurs du genre, et peut-être encore plus, ceux de films plus gore. Coin. Euh… Point.
Pravda
7
Écrit par

Créée

le 20 août 2013

Critique lue 1.3K fois

21 j'aime

10 commentaires

Pravda

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

21
10

D'autres avis sur L'Éventreur de New York

L'Éventreur de New York
Tonton_Paso
6

Encore une victoire de canard.

Début des années 80 : le cinéma de genre italien commence sa lente descente aux enfers. Argento signe son dernier chef-d'œuvre, le très beau Ténèbres tandis que son rival Lucio Fulci amorce son...

le 4 mars 2011

13 j'aime

2

L'Éventreur de New York
Play-It-Again-Seb
6

Giallo à l'Américaine

Le New-York des années 70 et 80, c’était quelque chose. Lucio Fulci le savait évidemment. Tout heureux de pouvoir tourner dans les rues de la Grande Pomme, il n’y est pas allé par quatre chemins pour...

Par

le 14 juil. 2023

7 j'aime

5

L'Éventreur de New York
Sophia
7

Critique de L'Éventreur de New York par Sophia

Résolument dérangeant, l'Eventreur de New York nous plonge assez loin dans la perversité humaine, le dérangeant, quelque chose de poisseux, de sale, et d'inquiétant. Dès la première scène, le...

le 18 févr. 2011

7 j'aime

Du même critique

Le Jour et la Nuit
Pravda
2

Et pourtant j'en ai vu des merdes.

Ce film, c'est l'histoire de gens qui passent leur temps à : boire, forniquer et faire des tours de montgolfière. La base, quoi. Je me disais que BHL n'étant pas le zigue le plus populaire du PMU du...

le 7 août 2014

146 j'aime

41

Plus belle la vie
Pravda
1

Plus belle la vie quand on a des gros seins

Errance hertzienne et voilà que je tombe sur… : Plus belle la vie. Série que j’ai moult fois critiqué sans jamais l’avoir regardé, et, dans un élan d’objectivité (ou de masochisme) je me décide à...

le 7 nov. 2012

130 j'aime

56

Crime et Châtiment
Pravda
10

"jeu de mot pourri ne faisant rire que son auteur et constituant un titre de critique"

Je pense que de ses trois œuvres les plus réputées (« Les frères Karamazov », « L’Idiot » et « Crime et Châtiment »), cette dernière est surement la plus accessible. Là où les digressions...

le 26 mars 2013

123 j'aime

21