Une propagande catholique, du remplissage et des passages biens chiants, un mythe s'effondre !
Jusqu'à l'âge de 10 ans j'ai été une véritable lavette. Tout m'effrayais ! Que se soit le regard amicale ou agressif d'un camarade de classe, le passage au tableau pour résoudre une addition avec retenue, la vue d'un chien aux féroces grognements, la vue d'un homme barbue qui daigne vouloir me faire la bise contre ma pauvre petite joue d'enfant, et bien évidemment les films d'horreurs. Il ne m'en fallait pas beaucoup à l'époque pour me faire avoir les choc-quottes, à peine un film avait l'audace de me mettre dans un environnement un peu plus angoissant que d'habitude, et de sortir des monstres et des tueurs ensanglantés dans un film que je chiais instantanément dans mon froc. J'étais si peureux que même Twilight pouvait me terrifier ! C'est pour cette raison que j'ai toujours éviter de regarder des films d'horreurs, car j'étais persuader de ne pas pouvoir y survire. Cependant, grâce à Canal J, ma chaine jeunesse préférée, j'ai découvert une excellente série horrifique qui a complètement changé la donne. Fais moi peur !, série assez flippante pour l'époque mais avec la particularité d'être adapté à son public pour ne pas tomber dans l'extrême. m'a fait découvrir le genre, et j'ai commencer à vraiment l'apprécier. J'avais peur certes, mais je ressentait une sorte de fascination pour les émotions que cette série me procurais. C'est comme si tout de suite après avoir sauté au plafond, je ressentait comme une sorte de plaisir à l'avoir fait, une sorte de satisfaction à être arrivé au bout de l'angoisse pour découvrir le fin mot de l'histoire. J'ai commencer à comprendre que l'on pouvait aimer se faire des frayeurs.
C'est donc avec une grande détermination que du haut de mes 11 ans, je me suis dit que j'allais courageusement me mater l'Exorciste, car Fais moi peur ! ne me suffisait plus et que j'avais besoin de repousser encore un peu plus mes limites. Je peux vous dire que j'en ai baver, c'était une épreuve très difficile. Mais au finale j'ai surkiffer l’expérience, sans pour autant vouloir la réitérer de si tôt (faut pas déconner non plus !). Ce film a donc tenu une place très importante dans mon subconscient de cinéphile qui l'a ériger au rang de chef d’œuvre auquel il est demeuré intacte, jusqu'à aujourd'hui.
Histoire de vérifier si il tenait toujours bien le coup après 6 années, je me suis donc entreprit de le revoir, et là grosse douche froide. De toute évidence ce qui lui ont attribué la note de 10, on surement connu la même expérience que moi, sauf que pour eux le traumatisme a due être si fort qu'il ne peuvent pas s'empêcher d'avoir toujours la frousse en le revoyant. Seulement moi, qui entre temps a nourris mon cerveau de tout un tas de cochonneries et de violences immondes et inhumaine (de Orange Mécanique en passant par Saw jusqu'à l’épouvantable Martyrs vu récemment), ça ne marche plus. Et pour bien vous expliquer en quoi ce film est devenue à chier, je vais tenter de le décortiquer partie par partie.
Notre film commence par toute une première partie totalement inutile qui fait limite office de remplissage. En effet, le film s'ouvre sur "des fouilles archéologiques en Irak, effectuées notamment par le père Merrin, un vieux prêtre, semblant fatigué par la vie. Il découvre dans ses fouilles une petite tête de statuette du démon Pazuzu et commence à s'interroger sur la nature du Mal au sein de l'Humanité. À la fin de la séquence en Irak, le prêtre contemple une grande statue du démon Pazuzu." Enfin ça s'est ce qui est marqué sur wikipédia, parce que moi j'ai buggé pendant toute la scène, et en plus ça n'apporte absolument rien à l'intrigue. Conclusion, on s'en bas les couilles et on aurait très bien pu s'en passer.
La deuxième partie, est ce que je considère comme une putain de propagande hyper lourde sur les biens faits du catholicisme. Je vous explique. Durant toute cette partie Regan commence à avoir une attitude plus qu'étrange car elle est peu à peu possédée par le démon. Sa mère en bonne rationaliste qu'elle est va alors faire le tour de tous les hôpitaux, médecins, psychologues et autre scientifiques en tous genres qui, aveuglés par leurs non-croyances, refuserons d'envisager l'hypothèse de la possession ou autre délire satanique et vont donc passer leurs temps à échafauder des théories cohérentes et rationnels qui ne mèneront nulle part et ne feront qu’aggraver son cas. Et c'est bien là tout le problème de cette histoire, sa morale sous-jacente est juste consternante ! Comment peut-on soutenir l'hypothèse selon laquelle il faudrait obligatoirement se tourner vers une explication mystique quand survient un problème inexpliqué ? C'est honteux. Et là vous aller me dire, mais non c'est juste une coïncidence, toute cette partie est en fait une scène d’exposition pour faire progressivement monter la tension et la terreur. Quedal ouais ! La partie dure 1h30, c'est monstrueusement long pour une exposition. 1h30 pendant lesquelles toutes les personnes un tant soit peu rationnelles qui se bougent le cul pour trouver des explications logiques à cette histoire sont ridiculisées et perçus comme des incapables. Il faut attendre que la mère, le visage ensanglanté et fatigué implore un très gentil prêtre de sa rue pour qu'elle la sauve aux moyens de ses pouvoirs magiques. Ne chercher pas, à ce stade là c'est du bourrage de crâne subliminal. Ce truc est de toute façon le grand thème de l'histoire, le prêtre a perdu la fois à la suite du décès de sa mère et doit la retrouver pour sauver Regan, la mère n'a jamais eu la foie et doit l'avoir à tout pris pour sauver sa fille. A l'heure où on voit des complots d'endoctrinement partout, ça m'étonne que personne ne se soit insurgé contre celui là.
Tout ceci prends donc fin lorsque que le prêtre ai appelé pour exorciser cette enfant. Sauf que, malgré le fait qu'il est vu de ses propres yeux la fille en question, il décide que non, rien de concret ne lui permet de voir la trace d'une quelconque possession. BORDEL MAIS Y TE FAUT QUOI EXACTEMENT HEIN ? Tu trouve qu'une fille avec un visage pareille, une voix de psychopathe, un cou capable de se retourner sur lui même, des pouvoirs télékinétiques et de la bave verte c'est pas une preuve suffisante ? Non, pour toi c'est juste la puberté qui commence c'est ça ? Eh ben mon gars, j'aimerais pas t'avoir comme médecin ! Et donc, résultat on se retrouve avec toute une contre-enquête de merde pour déterminer si possession il y a. C'est long chiant et sans intérêts. Si la 2°partie l'était tout autant, elle avait au moins un but, un but certes démago et promotionnel mais une raison d'exister. Là c'est juste du remplissage, rien de plus.
Et donc après 1h40 de film franchement gavant. On arrive enfin à LA partie constituant tout l’intérêt et le culte de cette œuvre : La scène de L'Exorcisme ! Aidé par un vieux père expérimenté, notre prête va tenter de chasser le démon au moyen de puissantes incantations bibliques. Et je dois reconnaître que cette partie est toujours géniale. Elle ne me fait plus du tout peur comme autrefois, mais elle reste foutrement efficace. La tension est omniprésente, la réalisation impeccable, les effets spéciaux n'ont pas pris une ride, le jeu des trois acteurs est excellent et le dénouement finale assez inattendu et bien maitrisé. C'est ça qu'on est venu voir, c'est cette scène qui est à considérer comme un véritable chef d’œuvre à elle toute seule. Non seulement elle n'a pas vieilli, mais en plus elle arrive 30 plus tard à encore traumatiser de jeunes spectateurs à vide de frissons. Si le film n'avait été qu'un huis clos se centrant uniquement sur cette épisode, je ne serais pas entrain de faire cette critique. Malheureusement ce n'est pas le cas, et ça les gens ont tendance à l'oublier.
Oui, ils oublient qu’avant d'arriver à cette sublime scène, il faut se coltiner 1h40 de remplissage ultra et de propagande lourde et incisive. A aucuns moments je n'ai ressentit le moindre malaise ni la moindre frayeur durant toute cette période, à aucuns moments je n'ai vu la trace d'une quelconque progression dramatique. J'ai juste eu envie d’éteindre la téloche ou de foutre le DVD à la poubelle. Peut-être certains d’entre vous aurons trouvés quelques connotations remarquables dans la mise en scène qui les auront aidés à tenir le coup, mais moi pas du tout. Donc en conclusion si vous avez vous aussi été traumatiser par ce film quand vous étiez petit, ne continuez pas à l'ériger en chef d’œuvre parce qu'il a marqué au fer rouge votre enfance. Revoyez le pour ce qu'il est maintenant, il n'y a que comme cela, que l'on pourra le juger honnêtement sans aucuns préjugés. J'ai fait mon deuil, ma désillusion est derrière moi, maintenant, c'est à votre tour.
