L’Exorciste est un excellent film d'horreur américain de William Friedkin (surtout la version de 1973) écrit par William Peter Blatty qui s'inspire de l'exorcisme de Robbie Mannheim... un article paru en 1949, dans le Washington Post... Ce long métrage très astucieux qui s'apparente a un docu-fiction met en scéne l'exorcisme de Regan (joué par la pauvre Linda Blair... qui n'a pas eu de vrai carriere par la suite) fille d'une actrice célèbre Chris MacNeil (joué par la superbe Ellen Burstyn)... qui commence à être la proie de spasmes violents et d'étranges symptômes... qui aprés des suivis médicaux... car selon des spécialistes, la jeune fille aurait de simples troubles nerveux dus à la préadolescence... Une excellente premiere partie qui amène a l'horreur finale... celui d'un long exorcisme (très documenté) fait par deux prêtres... le premier est Damien Karras (joué par l'acteur Jason Miller... dans le seul role de sa vie et qui est aussi le père de l'acteur Jason Patric) un père psychiatre qui vient de perdre sa mère... et le père Lankester Merrin (joué par l'excellent Max Von Sydow... qui a été vieilli pour le role... l'acteur n'avait que 35 ans a l'époque...) un vieux prêtre, fatigué de la vie.... sur une musique exorcisant de Jack Nitzsche (Vol au-dessus d'un nid de coucou) et le Tubular Bells de Mike Oldfield (A noter par ailleurs, que le réalisateur avait dans un premier temps confié la musique du film au compositeur Lalo Schifrin... avant de le rejeter), des effets spéciaux (assez spectaculaire) de Marcel Vercoutere (Délivrance de John Boorman), une photographie (proche du docu-fiction) de Owen Roizman (French Connection) et Billy Williams (pour les séquences en Irak)... Film extrêmement troublant pour l’époque (Toujours aujourd'hui pour certain... dont je fais parti) par sa mise en scéne sobre et a la fois effrayante (Certaines scènes fonctionne encore... du moins pour certains comme moi... ceux qui ne sont pas formater par le jeu vidéo ou par des productions du même genre totalement vide de sens et de psychologie)... William Friedkin signe un long métrage a double lecture... Un film d'horreur doublé d'un thriller... l’enquête policiere (le lieutenant William « Bill » Kinderman est joué par l'acteur Le J Cobb) sur une profanation qui va se terminer par un meurtre... sur une situation crédible et très documenté (de vrais prêtres joue dans le film comme le père Joseph Dyer qui est joué par William O'Malley un authentique père)... Mais ce film représente aussi une periode assez noire pour l’Amérique... Celle de la guerre du Vietnam, de la fin du way of life (la perte d'une éthique nationaliste qu'on ressent aussi dans French Connection), de la femme au travail (le personnage de Chris MacNeil... qui est une femme forte et indépendante)... La jeune fille possédée symbolise l'Amérique en grave dépression psychologique... un pays qui est pris avec ses démons intérieurs et qui s'automutile violemment... Voila pourquoi ce film est beaucoup plus qu'un film d'horreur... celui d'une époque rempli de doute... comme la fin du long métrage par ailleurs (la version 1973) qui es très ambigu... Le mal est il parti ???
Enfin bref, un classique du genre doublé d'une étude psychologique et sociologique (comme la plupart des films du cinéaste dans cette période... French Connection, Cruising (la chasse) ou même le Convoi de la peur)... souvent copié et jamais égalé (que n'en déplaise aux abrutis qui pense avoir tout vu... alors qu'ils ne voient que la surface) a ce jour et a jamais par ailleurs... Un presque chef d'oeuvre... a voir et a revoir absolument... dans sa version de 1973... même si celle de 2001, qui est affublé de certains passages assez dispensables dont la fin du film qui est présentée désormais telle qu'elle est dans le livre... qui est en fait un director's cut par le scénariste producteur Peter William Blatty... A noter par ailleurs, que parmi les suites je ne conseille que L'Exorciste, la suite réalisé par l'auteur du livre.