Je me souviens quand la version remastérisée était ressortie au ciné. Je devais avoir dans les 13 ou 14 à l'époque et j'avais réussi à me faufiler au dans la salle alors que le film était affligé d'une interdiction au moins de 18 ans. Excessif ? Pas sûr.
Cultissime, l'Exorciste conte l'histoire de l'éveil d'un sombre démon mésopotamien prenant possession d'une petite fille ( superbement campée par Linda Blair ).
Je trouve l'aspect horrifique du film presque anecdotique ( même s'il reste à mes yeux l'un des plus flippants de l'histoire du cinéma ) tant les thématiques sont nombreuses. Deuil, perte de la fois, des repères, rédemption. Tout cela, et bien plus, est traité avec une grande finesse, notamment à travers l'histoire du père Karras, magistralement incarné par un Jason Miller au sommet.
Techniquement, le film est une claque. Si certains effets ont évidemment un peu vieillis, l'Exorciste reste assez fabuleux, que ce soit en terme de photographie ou de réalisation. Les trouvailles visuelles foisonnent, l'incrustation d'images " subliminales " fait encore son petit effet bien comme il faut, la musique colle parfaitement au métrage. Quelle ambiance !
En parlant de réalisation, Friedkin se paie le luxe de créer ce qui est pour moi la meilleure mise en image d'un rêve de l'histoire du cinéma. Rien que ça. Le cauchemar alcoolisé du père Karras, uniquement rythmé par sa respiration angoissée, est la scène m'ayant le plus troublé du métrage.
De part sa profondeur, sa maestria technique, la justesse de son casting, l'Exorciste fait partie de ces œuvres cultes ( avec Alien, Shining et quelques autres ) qui transcendent largement leur statut de " film de genre " pour se poser là, en indispensable.