Les passantes
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le 19 nov. 2015
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Le temps peut rendre aigri et antipathique le plus doux d’entre nous. Président de Cour d’assises depuis des années, Michel Racine est détesté de beaucoup de son entourage. Sévère et peu causant, il est réputé pour infliger de lourdes peines aux accusés. Jusqu’au jour où une sainte fait une apparition dans son tribunal. Choisie pour être juré dans un procès d’infanticide, Ditte Lorensen va chambouler le quotidien de cet homme.
Par ce récit, apriori simpliste, Christian Vincent confronte deux niveaux de lecture d’ordre privé. La Cour d’assise d’une part, lieu théâtral où les détails les plus intimes d’une vie sont exposés. Puis les rendez-vous « galants » d’autre part, exposant le personnage principal sous un autre jour, plus pudique, moins assuré. Multipliant les enjeux (sociétales, individuels) de son film, le réalisateur bouscule un spectateur qui ne sait pas forcément sur quel pied danser.
L’Hermine est loin d’être une œuvre parfaite et n’a pas l’ambition de marquer les esprits. Néanmoins, elle scrute l’homme et son rapport au monde de façon minutieuse. Dans l’obligation de délaisser l’un de ses thèmes dans son fil narratif, le réalisateur finit par abréger le procès, sacrifié sur l’autel des sentiments. Qu’importe, puisque le réalisateur réussit sa liaison avec souplesse. Démontrant, au-delà des nombreux « on-dit » et autres calomnies décriés dans le film (les collègues de Racine, les témoins du tribunal), qui est réellement ce Président de Cour d’assise. Subtile, à l’écoute et complexé, cet homme se dévoile peu à peu grâce à la finesse de jeu de Luchini.
Tantôt antipathique, sa froideur mêlée à une certaine estime de lui-même se confronte à un autre versant : son total manque de confiance en lui. C’est par l’intermédiaire de Ditte, femme se dévoilant tel un ange dans ce tribunal, que le monstre se révèle être un enfant qui ne sait pas aimer. Touchant.
Créée
le 4 déc. 2015
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