Nommer son film comme celui d'une chanson de Sheila donne déjà une bonne indication quant à la qualité de ce long-métrage. Avoir si peut d'inspiration quant au choix d'un titre en dit beaucoup sur le contenu du film. Le réalisateur pense certainement tenir une excellent idée avec un tel titre, alors qu'associer le titre de cette chanson avec son film est une pauvre idée. Dans un premier temps l'ambiance fonctionne, il plane sur cette classe une atmosphère inquiétante, seulement plus le film avance, plus le voile se découvre, et plus tout ça sent l'univers de pacotille. Le sujet des ados hauts potentiels n'est pourtant pas dépourvu d’intérêt, il est même plus tôt bien vu, mais le traitement manque de tenue. Ces enfants ont quelque chose de différent, non seulement leur esprit est vif, mais ils voient clair. Il y a une vraie idée là derrière, et celle-ci pourrait clairement aspirer à créer le suspense, seulement le traitement du réalisateur qui choisit la lenteur des plans, tombe carrément à coté avec cet effet. Il n'arrive qu'à créer un suspense en carton, la lenteur n'apporte rien si ce n'est le fait d'étirer certaines scènes, et l'ambiance qu'il tente de fabriquer penche bien plus vers le ridicule que vers l’inquiétude. C'est le cas aussi de certaines révélations, comme celle des coups de téléphone anonyme reçus par Lafitte. Le casting est aussi un problème Laffite a un jeu d'une grande justesse ce que sont loin d'avoir les ados, quand les deux se retrouvent à jouer l'un en face l'autre cette différence de ton passe encore plus mal. Les images de cataclysmes sont très mal intégrées au film, elles sont aussi bien trop nombreuses. Les tatouages de Lafitte et de son pote tatoueur font vraiment décalcomanie, ils sont tout beau tout neuf, l'encre est bien marquée, aucun des tatouages n'a passé avec le temps, évidement ce n'est qu'un détail, mais les détails c'est une grand part du travail quand on veut rendre un univers crédible. Le final du film cependant n'est pas mauvaisl, mais pour en arriver là, il y a une route bien trop sinueuse et surtout trop mal conduite par un réalisateur qui avait une idée mais qui ne sait pas la mener. Il cherche trop à brouiller les pistes ce qui enlise son récit dans une enquête inutile, qui en plus de cela est vraiment mal ficelée.

Heurt
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le 20 mai 2019

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Heurt

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