L'horreur par Bergman

Je suis loin de bien connaître Bergman, son Sonate d’automne m’avait particulièrement marqué mais je ne pensais pas qu’il avait fait des films aussi « différents ». On est ici très proches de l’essence même du film d’horreur, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’est pas mauvais dans le domaine.

Dès les premières minutes, il parvient à créer une ambiance propre à nous glacer les os. On sent le malaise, quelque chose de mauvais est présent sur cette île et contamine peu à peu le personnage principal. Il est remarquablement bien vu qu’il raconte ses cauchemars et que le spectateur ne puisse voir les dessins qu’il en a fait, l’imagination du spectateur est mise à contribution. Le mal se voit alors personnifié dans les bourgeois qui invitent le couple à dîner. Sa femme (incroyable Liv Ullman) s’en rend bien compte et le met en garde, en vain. Le repas est un modèle d’ambiance malsaine, j’ai pensé à Massacre à la tronçonneuse d’ailleurs.

Plus le film avance, plus l’horreur est graphique, moins suggérée, et certains effets sont vraiment saisissants, tel celui de la femme au chapeau. Ce film m’a fasciné d’un bout à l’autre, je me suis senti aussi prisonnier que le personnage, à veiller durant ces longues nuits, par crainte de ma propre imagination. Un superbe film.