Il ne faut pas faire énormément de recherches pour comprendre que la personnalité d'Adèle Hugo était bien plus complexe qu'un film qui la réduit à une folle érotomane comme l'a claironné en son temps son Victor de père et comme le fait donc en 1975 Truffaut !
Il semble en effet que le journal d'Adèle soit le seul document pouvant raconter une partie de la vérité et qui a fait l'objet d'un livre en 2015 de Henri Gourdin, celui-là même beaucoup plus ambigu sur la prétendue folie d'Adèle évoquant l'influence tyrannique que son père a eu sur elle (et sur sa famille) tout au long de sa vie. Précisons qu'apparemment nombre de lettres pouvant nous éclairer sur la vie de cette femme ont mystérieusement disparu, dans une famille qui gardait la moindre trace pouvant jouer sur la réputation du grand Victor...
Il est donc étonnant que Truffaut n'ait voulu en retirer que cet aspect d'une folie amoureuse traitée à la manière d'un biopic terriblement classique et sans intérêt, quand bien même l'interprétation d'Adjani reste épatante !
Il aurait été bien plus intéressant et passionnant de chercher les zones d'ombre d'une famille complexe et d'une femme traumatisée par la mort de sa soeur et dont le désir d'indépendance n'était sûrement pas en accord avec grand-monde à l'époque, et surtout pas avec son père.