fev 2011:

Je voulais découvrir Edward Dmytryk, un nom qui revient souvent et mon appétence pour le noir a fait la décision en prenant ce dvd. Je n'avais pas d'attente démesurée, aussi la déception est-elle toute relative. M'enfin, c'est vrai que le film est assez peu intéressant.

Edward Dmytryk s'amuse à filmer San Francisco dans toute son incongruité physique, ses longues rues-montagnes russes, une certaine beauté visuelle s'en dégage, je reconnais mais ça s'arrête à peu près là. Oh, toutefois, je ne dois pas oublier de saluer la présence un peu trop courte de la délicieuse Marie Windsor, reine du noir et de la série B, avec ses grands yeux, une généreuse poitrine, un corps long et tentant, des chaussures diablement sexy, sa brunitude redoutable, bref, la bombe Marie constitue la première victime du malade mental interprété par Arthur Franz, pas assez sobre à mon goût. Le rôle est difficile il est vrai. D'autre s'y sont cassés les dents. Par moments j'ai apprécié une certaine retenue, à d'autres moins. Surtout, le rôle manque de profondeur. Ses troubles restent sans explication. Et c'est tout le problème du film : on ne sait trop où il veut en venir. On suit en parallèle le parcours de ce tueur et celui de la police qui cherche à le débusquer. Chez les flics on retient que la présence d'Adolphe Menjou est à peine mise en valeur, trop en retrait à mon avis, ce qui rajoute à la déception, un acteur de cette envergure...

Et le film semble se contenter de ce peu, comme s'il n'y avait jamais de lien ni même d'urgence. Peu de suspense, pour ne pas dire pas du tout. Peut-être qu'à l'époque, suivre les pas d'un assassin en série était en soi quelque chose de très palpitant. De nos jours, le récit parait presque ordinaire. Parce que le personnage joué par Arthur Franz ne donne absolument rien. Au contraire, ses incohérences nous éloigne encore plus de lui. Voulant à la fois être arrêté et continuer à tuer, on ne sait trop ce qui le motive. Ça en devient lassant. Comme le film est court, filmé et monté de manière assez bonne, on ne s'ennuie pas non plus. On attend la fin, sagement. On éteint le lecteur et la télé et c'est oublié.
Alligator
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le 16 avr. 2013

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Alligator

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