Brett Sinclair contre Dracula sur l'Ile Fantastique

Après une mission bien sympathique, Bond se voit devenir la cible de l'assassin mondialement connu pour la qualité de ses services: Francisco Scaramanga, alias L'homme Au Pistolet D'Or. Voilà un opus bien particulier, à la fois bien mauvais, mais bénéficiant d'un antagoniste des plus marquants, le film s'avère en demie-teinte.

Réalisé par Guy Hamilton, la franchise garde son image de marque, du glam, de belles images et des séquences d'action endiablée. Le problème est que le film ne fait que reprendre des séquences déjà vue, dans l'opus précédents, ou se contenter de parodier les genres en vogue de l'époque (à savoir les films de Bruce Lee). On assiste donc à une nouvelle poursuite en bateau, puis une poursuite en voiture, tout en ayant juste avant montré un peu de Kung-Fu...C'est bien mollasson tout ça, mais le plus dommage, c'est que le film parvient à gâcher sa qualité première, c'est à dire son méchant.
Magistralement Interprété par Christopher Lee, l'homme a tout pour vous faire oublier Roger Moore, y compris un troisième téton, ce qui en soit, peut faire sourire, mais doit affreusement blesser Bond et son statut de sex-symbol. Et ce méchant, non seulement est-il un tueur habile, mais en plus, il vit sur une île en Thaïlande (désormais célèbre) dans laquelle il a un pur appartement et un labyrinthe privé pour accueillir ses ennemis. Ken Adam a du s'en donner à coeur joie, offrant au film un cadre parfois proche des épisodes Chapeau Melon et bottes de Cuir et aussi des décors très 70's mais toutefois des plus intéressant, un peu à l'image de ceux du repaire du Docteur No.
Le Scenario ne suit malheureusement pas, un intrigue à la fois complexe et simpliste, tantôt intéressante dans la dualité de 007 et Scaramanga, tantôt dans le techno-thriller passé de mode (ou pas encore à la mode...). On a du mal à accrocher au film, d'autant plus que Bond est flanqué d'une jeune potiche des plus mignonne mais agaçante à l'extrême. Peut-être les scénaristes auraient-ils du se cantonner au personnage de Maud Adams, ce qui aurait renforcé la rivalité entre les antagonistes. Et John Barry s'offre au plus piètre exercice de sa carrière au MI:6, une bande-originale morne et quelconque, plus proche des mélodies de chez Disney que du réel Bond. Heureusement, Herve Villechaize, grand acteur de petite taille nous offre une composition assez ambigüe et très jouissive s'inscrivant parfaitement dans la direction que prenait la franchise à l'époque.

Un film bien moyen, porté par un scénario qui aurait pu être une grande réussite, mais qui s'avère être un inintéressant ratage. A voir pour la présence magnétique de Christopher Lee en bad-guy ambivalent et les décors incroyables de son Penthouse déviant.