Quelle abomination.


Je vais voir ce film avec un casting intéressant et un synopsis accrocheur. Sauf que ça vire vite au cauchemar (pour moi, surtout).


En fait ce film c'est juste de la victimisation pendant presque 2h. La manière de traiter son sujet (le complotisme) est tellement lourde qu'on se demande qui peut croire ça.


Tout dans les dialogues transpire le gras. Ca y va des noms juifs partout, des discussions sur les clichés, le "on peut plus rien dire" et j'en passe. Il y a une scène de repas entre Bérénice Béjo et son père et c'est tellement mauvais à tous les niveaux qu'on dirait un court-métrage du Studio Bagel qui se voudrait trop dénoncer les choses. On peut cocher le bingo "personnage réac dans un film". Ca n'hésite pas la caricature à tout va, à se demander qui cherche-t-on réellement à couvrir dans ce film. Evidemment nous on est du point de vue du couple, surtout de Rénier, donc on sait que Cluzet est "une ordure" (enfin...) mais forcément il fait quelques bonnes actions pour les gens de l'immeuble et il a leur sympathie. C'est vraiment du cliché insipide de thriller à la con. Donc ça va vraiment être l'histoire des juifs persécutés et qui sont vus comme paranos par les "autres", les méchants goys. Parce que le comportement des voisins est vraiment insupportable, dès qu'il y en a un qui va donner raison à Rénier, un autre va dire "oh moi il m'a guéri de mon cancer du genou c'est un brave type". Bérénice Bejo a sûrement le rôle le plus infernal du film : elle est typiquement la goy mariée à un juif et la plus impliquée dans l'affaire, se renseignant sur l'histoire de sa belle-famille déportée, lisant des bouquins sur le sujet en pleurant la Shoah (une scène avec Béjo qui tape un scandale quand son père se dit "rescapé" d'un cancer) quand son mari juif veut juste qu'on lui foute la paix. Parce que Rénier le dit très bien "je m'en fous du passé, moi je veux tirer un trait sur tout ça et vivre" et il a raison, à un moment on peut pas éternellement pleurer sur son passé. Alors évidemment, il fait face à un antisémite notoire donc c'est plus compliqué pour lui, mais il tente un maximum de s'en défaire et passer par la loi, là où son entourage lui conseille la force.
En plus évidemment on a plein de scènes avec une musique dramatique pour bieeeeeeeeeen appuyer l'émotion, montrer que c'est quand même grave cette histoire, hein.


Pourtant à côté on a les scènes de la cave qui sont plutôt bien filmées, elles ont une ambiance, c'est sombre et intrigant, on fait jamais confiance à Cluzet, lui qui est pourtant calme et dont on a presque envie de croire l'innocence.


A côté, on a Justine qui aime son cousin et ça c'est magnifique. Les scènes avec Justine et son cousin ou sa meilleure amie sont sûrement les plus drôles, parce qu'elles sont universelles. On a affaire à des ados un peu concons donc touchants. Justine a le cœur brisé en voyant son cousin avec une autre fille, elle part prendre une boite de mouchoir à Carrouf et elle l'ouvre direct dans le rayon, je trouve ça super drôle (alors que l'actrice joue très mal). Plein d'autres moments comme ça sont assez réussis. Malheureusement ils se perdent dans un océan de merde.
Par exemple, plusieurs scènes avec Justine sont assez expéditives, notamment la 1e à table où elle discute avec ses parents puis le ton monte, elle se fâche et part. Et c'est comme ça à plusieurs moments : elle arrive, parle, s'énerve et part. C'est tellement faux, mal joué, jamais crédible. On fait de l'exposition pour de l'exposition, montrer les rapports familiaux, mais c'est jamais bien fait.


Egalement, ça sous-entend que sur internet on tombe sur des gens mauvais, qu'internet ça sert à dire des vilaines choses et que ça rappelle "les heures les plus sombres de notre" (Bruel, en 2013).


N'allez pas voir cette merde, par pitié. Donnez votre argent pour d'autres films. Ou allez à la piscine, c'est sympa la piscine.

Thuguy
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le 23 oct. 2021

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Thuguy

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