Ce western posait une fois de plus le problème de la loi et de l'ordre et imposait un thème voisin de celui du Train sifflera trois fois, avec un sheriff seul, opposé à une ville qui lui est hostile. Pour accomplir sa mission, Maddox est de la trempe des durs à cuire et un incorruptible pour qui l'élimination des hors la loi est devenu quasiment un sacerdoce ; il pourchasse et supprime tout individu enfreignant la loi, qu'il soit bandit aguerri ou simple voleur, et va mettre à feu et à sang une petite ville sur laquelle règne plus ou moins un gros propriétaire terrien, l'affrontement est inévitable.
Michael Winner, plus connu pour ses films avec Charles Bronson, pose un personnage intéressant mais sans trop le définir vraiment, de même qu'il pose des questions auxquelles il se garde de répondre, se contentant de privilégier l'aspect violent et une mise en scène plutôt à l'esbroufe. Et c'est vrai que ça flingue allègrement, un vrai carnage où ne nous est épargné aucune explosion d'hémoglobine. Je me souviens que quand j'avais vu ce western pour la première fois, ça m'avait surpris, parce que je n'avais pas encore vu trop de westerns italiens vers le milieu des années 70. On le constate ici, on voit nettement l'influence qu'a eu le western italien sur le film de Winner, c'est flagrant.
Mais ça ne m'a pas dérangé, au contraire, d'autant plus que la qualité de l'interprétation est due à une remarquable galerie d'acteurs rompus au genre westernien : Robert Ryan, Lee J. Cobb, Joseph Wiseman, Sheree North, Robert Duvall, Albert Salmi, J.D. Cannon, Richard Jordan... dominés par la présence magnétique de Burt Lancaster, tout à fait étonnant dans le rôle de Maddox qui accomplit sa mission d'épuration avec une détermination inébranlable. Bref, un solide western où Winner en tant qu'Anglais, ne s'embête pas en préliminaires mais sait mettre en place les éléments qui le compose, en poussant la violence graphique assez loin pour un western hollywoodien.