Seconde réalisation de Clint Eastwood après un premier essai raté (Un frisson dans la nuit), cet Homme des hautes plaines n'est franchement pas une réussite non plus...
Je tiens tout d'abord à saluer le fait que Clint ne cherche pas à copier le style de Sergio Leone, avec qui il vient pourtant de tourner trois films ayant connu un incroyable succès. Il s'oriente plutôt vers un classicisme qu'il perfectionnera certes, mais qui lui collera à la peau tout au long de sa carrière. Si ce n'est le choix de la musique ouvrant et concluant le film sur une note des plus onirique, rien à signaler sur la technique si ce n'est qu'elle est déjà bien plus maitrisée que sur son premier film.
Si le fond du film est vraiment intéressant et son concept pour le moins original, le problème vient vraiment du traitement. Le film semble interminable, les scènes s'étirent tant et si bien qu'il devient dur de maintenir son interêt, d'autant plus qu'aucun personnage ne provoque la moindre sympathie. A commencer par Clint lui même. Cet homme sans nom (hérité de Leone) ouvre tout de même le film en violant une femme ! Mais le pire c'est que le film semble le justifier en montrant qu'elle l'a finalement bien cherché et que, au fond, elle y a quand même pris du plaisir!!!
Il y a aussi le problème des flashbacks qui arrivent trop vite, sont trop répétitifs et dévoilent trop rapidement la motivation du personnage.
En revanche ce concept de faire payer aux habitants leur passivité face à un crime odieux est une idée assez savoureuse et voir Clint se barrer tranquillement de la ville au moment où arrive la menace contre laquelle il est censé les protéger est un moment à la fois drôle et jouissif! Cela après leur avoir fait repeindre tous les bâtiments en rouge pour les plonger littéralement en enfer!
Au final, Eastwood signe un western au pitch très original mais qui traîne vraiment les pieds. Le film se conclut néanmoins par une dernière scène très réussie où son personnage se pare d'une aura pour le moins mystique au moment de son départ.
Dommage que ce film arrive si tôt dans sa filmographie, alors qu'Eastwood manque encore clairement d'expérience et de maturité artistique...