Je dois vous avouer quelque chose. Je n'aime pas Clint Eastwood. Enfin plutôt Clint le réalisateur. Parce que je l'adore dans les films de Sergio Leone, et j'ai de la sympathie pour le personnage de Dirty Harry. Mais lorsqu'il est derrière la caméra, sa façon de tout traiter comme un bourrin qui se veut mi-anticonformiste, mi-vieux-con m’écœure un tantinet. Attention, je lui reconnais certaines qualités et je suis plutôt bon public devant des films comme Changeling ou Mystic River. J'avoue même que Million Dollar Baby m'a touché, même si je ne suis pas fan du message véhiculé. C'est d'ailleurs là où le bât blesse. Je trouve qu'il y a un sale relent d'américanisme malsain derrière ses films (et au passage, je vomis cordialement sur The Bridges of Madison County).
Bref, pour parler du film en question, High Plains Drifter ne déroge pas à la règle. Le vieux Clint s'y met en scène comme un gros salopard avec une once de grand cœur. Même si le scénario n'est au final pas trop dégueu, sa mise en scène donne le cafard. La faute à un rythme déstructuré, à des plans trop serrés, à un manque de chevauchées héroïques comme on les aime. Je concède par contre que le film est plutôt un bon point si l'on prend en compte que ce n'est que son second long-métrage. Mais malgré quelques scènes intéressantes, l'ouvrage souffre d'une facette caricaturale bien trop prononcée, et de séquences tout juste lourdingues. La musique n'est pas la meilleure alliée de ce film bien trop bancal, qui surgit à n'importe quel moment. Et je pointe du doigt cette façon que notre cow-boy a de représenter les femmes : "oh merde, on me viole mais en fait j'aime ça, parce que le type est viril et que moi bah... je suis une femme"... Merci Clint. Très subtil ! Bravo !
Pour résumer, on dirait que notre vieux Clint du Bois de l'Est a essayé de faire comme son copain Sergio Leone mais n'a pas réussi. Un film moyen en somme. Dommage !