Un film à double-tranchant pour ma part tant je suis passé à peu près par toutes les phases d’appréciation. Tantôt touché, tantôt amusé, tantôt passablement agacé, en tout cas L’Homme du boulevard des capucines ne m’a vraiment pas laissé indifférent. D'un côté on a cette déclaration d’amour au cinéma que j’ai trouvé particulièrement intéressante avec ce « pionnier » qui traverse ces villes isolées en projetant certaines réalisations des frères Lumière et autres précurseurs du cinématographe. C’est principalement cet aspect de découverte d’une nouvelle culture par ces personnages assez primaires et bruts de décoffrage qui m’a beaucoup plu. Car ce partage culturel et technologique réveille leurs émotions, transforme leurs caractères et leur apporte quelque chose de neuf dans leurs vies, de l’inattendu. Et je trouve ça beau, ces hommes qui découvrent pour la première fois la vérité 24 fois par seconde comme dirait l’autre !


Par contre, ce film a tout de même une ribambelle de défauts assez impressionnante à côté. A commencer par son humour vraiment lourdingue à base de gags ringards, prévisibles et sans aucune inspiration. C’est bien simple, j’avais l’impression de me retrouver par moments devant un mauvais film muet. J’ai en tête ce running gag absolument affligeant avec ce colosse ivre qui reçoit incessamment une bouteille sur la tête. Le gag peau de banane pas inspiré par excellence. Et n’oublions pas non plus cette postsynchronisation vocale absolument dégueulasse qui gâche vraiment le tout et atténue l’émotion qui aurait pu se dégager du récit avec davantage d’intensité.


Je n’ai tout de même pas trouvé le film déplaisant dans son ensemble mais le sujet de départ méritait peut-être un traitement plus ambitieux. Ce western rouge, sous-genre très méconnu et que je découvrais par la même occasion, m’aura finalement plus marqué par son originalité et son approche que pour sa qualité malgré une toile de fond et un propos intéressants. Et c’est dommage car l’idée de départ m’emballait vraiment. Néanmoins j’ai plutôt apprécié le moment et le film vieillit bien dans mon esprit bien qu’il ne me restera pas gravé en tête pendant des siècles.

Moorhuhn
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le 4 mars 2016

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