Le sujet : une merveilleuse idée... de Dostoievski.

Décevant. J'y suis allée un peu à l'aveugle, en ne sachant rien du film, si ce n'est que c'était du Woody Allen, scénariste que j'associe toujours à Scoop, film génialement déjanté. J'ai été au début agréablement surprise par le sujet du film, puisque je suis une fan absolue de Dostoievski. Mais justement, l'idée était trop belle, et me tient personnellement bien trop à cœur. Crime et Châtiment est un des meilleurs bouquins jamais écrit, et ce que montre ce film par rapport est vraiment plat. Ce film a cela dit des qualités, en soi, on passe pas un "mauvais" moment en le regardant, mais la fin est trop abrupte, trop frustrante, et abîme l'idée magistrale de Crime et châtiment ( oui bon, on touche pas au chef d'oeuvre, ça doit être mon côté sectaire d'étudiante de Lettres). Tout devient caricatural et sans profondeur... Est-ce là une liberté que Woody Allen a voulu prendre sur le sujet ? Sa réponse est un peu pauvre, un peu facile. J'aurais aimé que Woody Allen arrive à dépasser le sujet. De s'en inspirer, c'est vraiment très honorable -Dostoievski est une très très bonne référence, c'est évident- mais la réduire comme ça, c'est presque criminel. Le personnage principal, un peu trop stéréotypé, à la fin du film passe juste pour un pauvre type, un gros lâche, et finalement ça tue l'idée. On éprouve aucune empathie pour lui, et ça ne fait pas rire non plus. Il reste juste un malaise. Et l'impression qu'on met à mal Dostoievski pour un résultat médiocre. Dans Crime et Châtiment, "tout" l’intérêt réside dans la culpabilité du personnage après avoir tué sans cause rationnelle, et sa façon de la dépasser ( en l’occurrence par l'amour). Là, on a l'impression d'avoir quelque chose de pas fini, de superficiel et surtout de pas assumé jusqu'au bout....
Plus je prends du recul sur ce film, et plus j'en vois malheureusement les défauts. Cela dit, comme je l'ai dit plus haut, ça se regarde. Mais l'intention de l'auteur est pas assez évidente, on ne sait jamais quoi prendre au sérieux et où se moquer. Et si on enlève tout le blabla philosophique ( en soi intéressant mais associé de façon étrange dans le film je trouve) il reste pas grand chose, si ce n'est peut être la beauté des images et la fraîcheur d'Emma Stone ( ça aide d'être jolie).

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le 8 nov. 2015

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