La spécificité du cinéma français reste très ancrée dans son passé. Depuis sa création, le cinéma a été sous l'influence du théâtre et des romans. Reprenant des figures de la dramaturgie classique, les premiers cinéastes souhaitaient remettre en scène des obsessions permanentes. Le cinéma français a donc érigé le drame sentimental en genre. André Téchiné est un des cinéastes modernes à poursuivre la recherche de l'être humain via sa caméra. Dans ce film, le spectateur a surtout affaire à trois personnages. Laissant de côté le poids de la reconstitution de Nice dans les années 70 et le contexte politico-financier, Téchiné ne s'intéresse qu'à ses trois personnages qui souffrent de ce qu'on leur donne. L'homme veut le pouvoir et être respecté. Or, il est aimé par toutes les femmes, enfin presque. La mère veut faire durer une période bien révolue mais le temps se ressent de plus en plus à chacune des scènes. La fille ne sait pas ce qu'elle veut, l'argent, l'amour, ...et bien sûr ne l'obtient jamais. Peut-être veut-elle surtout être seule, indépendante, nageant dans l'océan. Malheureusement, son regard se porte toujours sur la rive. De ces figures, Téchiné créé des images marquantes. La mise en place ancre l'histoire mais la deuxième partie qui se base sur l’interaction des personnages ne fonctionne pas du tout. Adèle Haenel est éblouissante. Autre élément très étonnant : la fin judiciaire. Le film refuse le contexte, l'époque, le climat et s'enquiquine avec cette procédure. La scène de fin est très touchante. Dommage que ce soit la fin...Mais Adèle Haenel est éblouissante!
Graffiti
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le 3 mars 2015

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