Sacrés moulins
Dix ans que Toby, jeune réalisateur, a entrepris le tournage d'un film sur Don Quichotte: dix années où ennuis techniques et imbroglios se sont accumulés. Dix années que le cordonnier incarnant Don Quichotte se prend réellement pour le chevalier et considère Toby comme son Sancho Pança. Lorsqu'un producteur russe est intéressé par reprendre le projet à l'abandon, Toby se dit qu'il pourra peut-être terminer son œuvre.
Presque 20 ans auront été nécessaires à l'aboutissement proposé. 20 années de combat contre des moulins sous forme de labeurs techniques et d'imbroglios (...).
Non, je ne suis pas fou et c'est exactement ce que Gilliam nous révèle: il mélange le récit tout sauf fictif de ce que fut le tournage moult fois évoqué tout en ramenant à notre bon souvenir la mémoire des Monty Python ainsi recomposés sous nos yeux.
Il est effectivement impératif de connaître la loufoquerie jubilatoire du quatuor pour apprécier cette version décalée de Don Quichotte mélangée à Frankenstein avec une once de schizophrénie. Si la vie de Brian et sacré Graal font partie de votre liste de films forts, vous allez retrouver cet univers à mon sens unique.
Il y a également une notion d'hommage très forte: que ce soient les deux stars disparues pendant le tournage (Rochefort et Hurt) ou la présence de Jonathan Pryce plus de 30 ans après Brazil. Et une émotion absolue se dégage entre deux éclats de rire, celle du passé glorieux mis à mal et théâtre d'un combat mené à bien, notamment par la géniale prestation d'Adam Driver. Mention très bien également à la musique de Rorque.
A recommander vivement à tous les amoureux des Monty