On rigole devant ce panneau qui annonce le nombre d’années qui séparent l’amorce du projet de son accomplissement final, que l’on imagine brandi par un réalisateur fier de voir sa lubie accomplie. Car, avant de découvrir ce dernier (?) métrage, il est de bon ton d’en connaître le contexte. Point besoin de le résumer ici, même si nous en disséminons quelques bribes, mais plutôt un conseil, celui de vous jeter sur Lost in la Mancha, un documentaire aussi grandiloquent que tout ce qu’il raconte paraît improbable. Avec Münchhausen, avec ses compères de The fisher king, et avec certains aspects de chacun des personnages qu’il a filmé au cours de sa carrière, Gilliam s’est souvent réapproprié l’œuvre de Cervantes, probablement le roman qui détermine le mieux ses obsessions. Menteur compulsif, aventurier vaillant qui ne recule devant rien, tant devant ses réels obstacles que ceux qu’il s’imagine, passeur de vers de ses propres histoires fabuleuses, à mi-chemin entre le vécu réel et ses exagérations, le Don est un avatar du réalisateur, un alter-ego dont il ne s’est jamais vraiment débarrassé, et qu’il se devait de peindre sur la toile blanche avant de tirer sa révérence.
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