L'Homme qui voulait vivre sa vie par NicoBax

On commence par un film pour connards de trentenaires, un drame petit bourgeois sur fond de désamour et de quête de soi, où Romain Duris s'agite seul, sans réaction de la part de Marina Foïs qui n'en finit plus d'afficher sa gueule de cocker dépressif condescendant. Et puis, c'est l'accident et la petite histoire nombriliste se transforme en fable humaniste un peu pompeuse.
Pour autant, tout n'est pas à jeter : la fuite de Paul, sa paranoïa, les limites de son auto-flagellation et j'aurais même été tenté de dire l'épisode du bateau (évidemment) s'il n'y avait pas un léger quelque chose qui me dérange.
Une mise en perspective de nos petits problèmes du quotidien qui pourraient toujours être pires ? Pourquoi pas mais j'ai toujours trouvé l'argument un peu facile. Un pamphlet pour la quête de soi, l'épanouissement qui ne passe pas forcément par la réussite sociale ? C'est de toute façon secondaire. Pas forcément évident de savoir quel était le véritable message du film, chaque point de vue étant un peu brouillé (mais souvent à juste titre).
Eric Lartigau a le mérite de bien diriger Romain Duris, lui évitant ainsi de tomber dans ses travers habituels : il n'en fait pas trop, bénéficie du soin apporté à certaines scènes qui ne révèlent leur puissance qu'à contre-coup, une fois qu'on comprend mieux les motivations du personnage de Paul. Il arrive à être touchant et crédible, chose qui n'en déplaise à ses fans, n'arrive pas si souvent. Mais Duris a la place pour se mettre à l'aise, le rythme lent, s'il est adapté à la partie hongroise du film et à ses paysages, s'avère parfois pénible et artificiel.