Coppola s’est éloigné du cinéma depuis 10 ans, jugeant le système hollywoodien trop contraignant à son goût. Ses ambitions de cinéastes et d’auteur semblant à ses dires avoir été bridées. 2007 est donc l’année de son retour puisque enfin il a trouvé les moyens de s’auto produire et donc de s’exprimer librement. Ce qu’il fait, il faut l’avouer assez courageusement, avec ce film qui revisite le mythe de Faust. Le Coppola nouveau est-il différent ? Oui car il aborde une manière de filmer ou d’appréhender son récit sous diverses inspirations (Aronofshy, Lynch ne sont pas loin) et surtout avec un nouvel appétit digne d’un premier film. Il s’aventure dans des cadrages ou des plans complexes, apporte une confusion stylisée dans la narration. Cela pourrait être extraordinaire, un tel revirement fut salutaire chez certains cinéastes comme Resnais par exemple. Hélas c’est loin d’être le cas. Cela tient d’abord à l’aridité du traitement. Cette espèce de parcours métaphysique de Dominic, le savant coincé entre deux espaces temps n’inspire que peu d’intérêt. Cela ne tient pas à Tim Roth qui est excellent, simplement à la nature générale du propos, crispante par toutes ces pistes ouvertes mais qui n’aboutissent jamais. C’est l’exemple type du film objet de désir de son réalisateur, plus difficilement de son public. Certes on peut s’extasier devant un tel déploiement d’idées, on peut aussi s’ennuyer, c’est mon cas. Gageons pour le prochain à un peu plus d’humilité ?