Ombre et poussière.

Il s'agit d'un procès filmé, celui intenté par une veuve (jouée par Nicole Garcia) pour défendre la mémoire de son mari ( Jacques Perrin) , commandant de compagnie mort vingt ans plus tôt sur un djebel de la frontière tunisienne, pendant la guerre d'Algérie.

Ce film de Schoendoerffer est ingrat, difficile, réservé à un public averti (les autres n'en retiendront pas grand-chose), où les débats sont illustrés de scènes de guerre réalistes, sèches, toujours allusives et chargées de sens .

Un film politique aussi, très engagé mine de rien, sur la torture, l'humiliation, les exécutions, et vicissitudes d'une guerre cachée, où les plaidoiries des avocats (Charles Denner, Georges Wilson) parent de mots les affres d'un pays divisé et d'un conflit civil.

Un film d'école, pour comprendre la survivance, cinquante ans plus tard, d'une caste, maîtres et serviteurs à la fois: il faut garder à l'esprit que dans l'Honneur d'un capitaine, les personnages, les situations sont basés sur des faits réels et rigoureusement vérifiables. Par exemple, le "capitaine Caron" est inspiré par plusieurs officiers, de même la poursuite en Tunisie évoque une figure militaire célèbre.
Un film actuel, pour saisir certaines constantes de l'histoire de France; et puis bien sûr un bon film qui n'a pas vieilli. Quant au reste... Ombre et poussière.