L'Île de Giovanni
7.2
L'Île de Giovanni

Long-métrage d'animation de Mizuho Nishikubo (2014)

Ca faisait longtemps que je n’avais pas autant apprécié un film d’animation japonais. Je suis sortie plutôt mitigée de mes dernières expériences. J’étais en train de me convaincre que, maintenant habituée à l’impeccable esthétique graphique de ces films, elle ne me surprenait plus assez pour me faire oublier la distance qu’il y a entre moi et le japon, que les normes, les stéréotypes, les code en vigueurs dans ces films ne me correspondait pas, même si je l’avais cru un temps, charmée par le visuel. Mais je sais à présent que j’avais tort, puisque j’ai pu de nouveau sortir charmée de l’Île de Giovanni.
Il faut dire qu’il ne cherche rien à me démontrer ou à m’imposer, ce film. Je ne suis pas à me demander ce que le film cherche à me dire, comme pour Le Vent se lève. J’ai assisté aux souvenirs d’enfance de deux petits garçons joyeux et rêveurs pendant un temps de guerre, j’ai vu leur rêve, leur résilience, leur neutralité face aux bouleversementq de leur vie, et je ne me suis pas posée plus de question qu’eux.
C’est un film devant lequel j’ai adoré pleurer. C’est sûr, les recettes utilisée pour toucher sont classique, et si je vous dit qu’il y a une scène superbe avec une falaise et une lanterne, ça ne vous dira pas pourquoi je pleure, c’est une scène classique, une situation classiques, et ça marche. Tous les moments qui touchent dans ce film sont des moments classiques de films d’amour, de guerre et d’enfance, mais ils sont si vrais si crédible, qu’il marchent, et c’est pas leur rendre hommage que de les décrire.
Je vais tout de même dire que je n’allais le voir que pour l’affiche et que je n’ai pas été déçue. Pourtant, l’affiche ment. Ce n’est pas un film sur la découverte de l’amour. Il y a, très accessoirement, une intrigue amoureuse, mais ce n’est pas le sujet. Le sujet c’est l’enfance, c’est la guerre, c’est la lutte de l’enfance contre la guerre, la lutte de la guerre contre l’enfance, l’impuissance de la guerre face à l’enfance, l’impuissance de l’enfance face à la guerre.
Ca raconte une anecdote de l’histoire du japon, mais ça pourrait se passer dans n’importe quel pays à n’importe quelle époque. C’est une histoire simple, de gens simple, qui vivent une situation comme bien d’autre l’ont vécus.
Ces enfants là sont des rêveurs, qui passent leur temps à jouer et rejouer dans leur tête leur histoire préférée. L’histoire en question ne nous est pas vraiment racontée. Elle doit être vraiment connue au japon, et ne pas nécessiter de présentation. Mais on n’a pas pour autant vraiment besoin qu’elle nous soit présentée. L’important est qu’on sache que ces enfants ont un univers à eux, un univers qu’ils sont prêt à partager avec les enfants de l’Ennemi, parce que pour eux il n’y a pas d’Ennemi, et que cet univers, aucune guerre ne le leur enlèvera jamais.
Sans doute qu’une partie des codes visuels et des références m’échappent du fait que je n’ai pas lu ce texte, mais ce qui reste me suffit. J’ai pleuré devant ce film, et j’ai adoré pleurer devant. C’est aussi simple que ça.
tchoucky
10
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le 6 juin 2014

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