Suite directe au film original, Cloudy with a Chance of Meatballs 2 a le mérite immense de prolonger l’univers mis en place par son aîné sans tomber dans la répétition : et si la continuité rythmique et visuelle est assurée, une nouvelle thématique s’ajoute aux précédentes, à savoir la nécessité de s’affranchir de ses modèles et de l’aveuglement qu’ils produisent, privilégiant ainsi la trajectoire identitaire de Flint au détriment des autres personnages, davantage en décorum.
Le propos défendu par le long métrage insiste sur la distinction à établir entre l’image que nous nous faisons de ceux qui nous inspirent au quotidien et leur réalité en tant qu’êtres humains, souvent décevante parce qu’orientée vers l’individualisme seul. Chester incarne cette recherche du profit égoïste et représente une science coupée de son ancrage sensible ; le film lui oppose la famille de « scientifiques », alliage de profils hétérogènes qui s’enrichissent les uns les autres à condition de s’écouter mutuellement. La valeur qui triomphe, à terme, est bien celle du collectif sur l’illusion d’une collectivité qui n’est composée, en fin de compte, que de la démultiplication numérique de la même personne, apparence sans consistance aucune qui ne peut empêcher la chute de l’antagoniste. Voilà donc une suite réussie, rythmée et très divertissante qui bénéficie une fois encore d’une animation superbe et d’une partition musicale entraînante signée Mark Mothersbaugh. Un régal !