Bonne Mère

Tourné à Marseille, L'Immortel joue l'énième polar français, genre qu'Olivier Marchal a quasiment ressuscité. Et pourtant, Richard Berry réalise ici une œuvre noire, sanglante, réaliste. Sa mise en scène n'a rien à envier aux productions américaines tant ses effets de style léchés et sa caméra tantôt frénétique tantôt posée arrivent à insuffler son lot d'adrénaline au long-métrage.

Le scénario, aussi simpliste soit-il, reste classique mais conserve les codes du genre et ne tente aucun débordement inutile ; ainsi on assiste à cette histoire de vengeance rédemptrice extrêmement violente mais jamais inutilement. D'abord en retrait comparé à l'histoire qui s'instaure, Jean Reno apparait ensuite dans la deuxième moitié du film comme un rédempteur, un tueur froid et sentimental, un nostalgique vengeur et arrogant mais toujours dans cette immense classe innée chez l'acteur.

On regrettera cependant quelques personnages bien effacés comme Richard Berry, Jean-Pierre Darroussin, Joey Starr (plutôt crédible dans son apparition) ou même encore Kad Merad qui s'en sort pourtant très bien en pathétique mafioso bègue et dégarni. En somme, sans égaler les chefs-d’œuvre du genre, L'Immortel reste tout de même un très bon polar contemporain servi par un Richard Berry bien inspiré.