"L'homme est mortel par ses craintes, immortel par ses désirs."

Une citation de Pythagore tout à fait appropriée à la condition de Charly Mattei, un ancien malfrat qui a décidé de tourner la page mais qui est toujours poursuivi par ses "démons".
Après avoir été laissé pour mort dans un parking du vieux port de Marseille, par un matin d'hiver, Charly va être guidé par un désir de vengeance intense, tout en craignant les retombées criminelles sur sa famille.

Encore une histoire de vengeance, avec un gentil et un gros méchant accompagné de ses toutous féroces. Encore une femme, des gosses à protéger. Encore des amis qui meurent ou qui trahissent... Ces différentes phases dramatiques commencent à être vraiment connues du grand public.

Et pourtant, ce qui est intéressant avec ce type de récit, c'est qu'il existe mille et une façons de le raconter, en choisissant un angle d'attaque et surtout en jouant sur la psychologie, les émotions et les sentiments.
Tous ces éléments scénaristiques sont utilisés dans ce long-métrage et sont intelligemment transformés par un Richard Berry de plus en plus prometteur.
Je dois avouer que je ne suis pas un grand fan de la carrière dramaturgique du monsieur, mais son expérience de réalisateur l'a rendu très respectable, surtout depuis le très réussi film "La Boite Noire".

Mais pour revenir au premier intéressé, "L'Immortel" bénéficie d'un scénario solide, directement tiré du roman de Franz-Olivier Giesbert, narrant un épisode de la vie romancée d'un des derniers parrains historiques de Marseille, Jacques Imbert dit "Jacky le Mat".
Un scénario admirablement bien porté par l'ensemble de la distribution avec, en tête, un Jean Reno sombre et froid mais très sensible. A noter également la magnifique interprétation de la talentueuse Marina Fois, dans le rôle d'un flic rongé par la douleur et la solitude. Et nous finirons par la "surprise" du casting : Kad Merad et son interprétation de Tony Zacchia, un enfoiré de salaud. Et c'est une très bonne surprise pour ma part, car le plus populaire des acteurs français réussi à rendre crédible un personnage malsain, maniaque maladif, hypocondriaque et dénué de tous sentiments humains. Seules les rares phases de bégaiements manquent un peu de justesse.

"L'Immortel" est donc un bon polar à la française comme on en voit trop peu. Le style nerveux de la réalisation donne à ce long-métrage un petit côté à l'"américaine", même si selon moi ce type de montage est trop brusque et perturbe la lisibilité de quelques scènes, notamment les séquences de fusillades et de poursuites.

Un film qui ne bénéficiera peut être pas de l'immortalité de ma pensée, mais qui l'aura cependant marquée.
Théo-C
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le 10 août 2011

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