L'un des tout meilleurs de Palma - cinéaste inégal - selon moi. Ce disciple d'Hitchcock se paie le luxe de nous annoncer la fin, pariant qu'il saura malgré cela nous tenir en haleine (après tout chez Hitchcock on sait aussi que la fin sera heureuse). Pari remporté haut la main : la scène initiale avec la boule de billard est simplement haletante, de même que la poursuite finale, qui s'achève dans la gare - la boucle est bouclée. Deux sacrés morceaux de bravoure, il faut reconnaître. Entre ses deux moments d'anthologie, le film est moins impressionnant, mais on ne perd pas le fil, le jeu des acteurs étant à la hauteur de la mise en scène et des gracieux mouvements de caméra signés de Palma.
Il faut toutefois oublier la scène d'amour sur un slow chanté par Joe Cocker, d'une banalité confondante, et celle de la mort de Carlito, dégoulinante de pathos. Pas là où les Américains brillent, on est habitués. Pour le reste, c'est du cousu main. Un peu la quintessence du genre.