C'est fou, parce que même en connaissant la fin, qui est montrée au début, j'ai pleuré. Tout le film est parfaitement maîtrisé, d'une beauté qui n'a pas peur des couleurs vives, ni même des plans de travers qui normalement sont grotesques. Que ce soit la scène au billard du début, où la tension monte petit à petit, avec le regard sur la porte des toilettes, la demande de briquet où l'on aperçoit le flingue ; la scène dans la boîte de nuit, où Sean Penn danse avec Steffie, va avec elle vers les toilettes au même moment où Benny du Bronx arrive ; celle du métro avec l'idée géniale de l'italien obèse qui est essoufflé de la course poursuite, où on sait qu'il va se passer un truc mais quoi ?!
Ça prend son temps (c'est tellement rare maintenant), ça ne nous prend pas pour des idiots (c'est tellement rare maintenant, bis). Les acteurs sont parfaits. Al Pacino reste cohérent tout du long, on ne s'attarde pas sur ses états d'âme : est-ce que je redeviens un gangster lalala, c'est très bien ainsi. Sean Penn, excellent, dans sa montée dans la corruption et la drogue, du point de vue de son ami, alors qu'il est un gangster depuis le début ! L'histoire d'amour est belle, aussi, on y croit, elle n'est pas surfaite.
Etc, etc.
Il n'y a rien à redire sur ce film.