Le roman de départ de Highsmith se réduisait à un échafaudage criminel classique fondé sur un chassé-croisé machiavélique.Hitchcock en fait tout autre chose et fidèle à sa méthode il construit entièrement le film dans sa tête, attentif à en régler chaque rouage, à resserrer chaque écrou de la machinerie.Objets, décor, lignes du cadre, jeu avec l’espace et la durée comptent davantage que les personnages, réduit pour certains à l’état de quasis pantins.Selon Truffaut le film ressemble à un graphique, fascinant pour l’œil comme pour l’esprit.Il ne subsiste sur l’écran que des signes algébriques, une équation concluant à l’inéxorable réversibilité des notions de bien et de mal.Par la métaphore ferrovière qui court à travers l’œuvre d’Hitchock celui-ci suggère un implacable déterminisme qui enserre la créature dans un vertigineux réseau de simulacres.Et si le bien fini toujours par l’emporter, c’est in extremis, l’âme étant ontologiquement aux prises avec le mal.Un des deux ou trois films les plus importants de la carrière d'Hitchcock.
STEINER
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le 10 déc. 2013

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STEINER

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