Avant l’inconnu du lac, le dernier film que j’avais vu avec un casting exclusivement masculin était The thing de John Carpenter. Cela pourrait ressembler à une anecdote mais finalement les 2 films ont un thème commun : la survie. Alors bien sûr la menace n’est pas la même. Dans l’inconnu du lac, la survie ne se passe pas dans ce milieu hostile qu’est l’Antarctique mais - comme son titre semble l’indiquer - autour d’un lac.
L’atmosphère y est envoûtante. La saison s’annonce belle, il fait beau tous les jours donc on va au lac pour retrouver les copains. On est bien d’ailleurs là entre mecs, on a notre bout de lac à nous, on nage un peu pour se rafraîchir et lorsqu’on veut jouer avec un petit camarade il y a un bois pas loin pour faire sa petite affaire. On jouit sans entraves quoi.
Et toute l’action se déroulera là autour de ce lac, de son petit bout de rive et de son bois. Chaque nouvelle journée démarrant par l’arrivée de Franck et sa Renault 25 sur le petit parking qui jouxte le bois. On devine qu’il existe une vie en dehors de ce lac puisque les personnages évoquent de temps en temps un petit apéro par ci ou un petit dîner par là mais le cadre ne changera pas, le lac constituant un personnage à part entière, symbole d’un univers mi-paradisiaque mi-glauque. On ne parle pas beaucoup de toute façon autour de ce lac mais on sait reconnaitre qu’une renault 25 c’est une bonne bagnole.
Et puis surtout il y a Michel. Il se pose là Michel avec son corps musclé et bronzé et sa moustache. Notre Franck va être tout de suite attiré par ce fameux Michel. Mais n’est-il pas trop moustachu pour être honnête ? Entre suspicion et scènes crues - rien ne nous sera épargné sur ce dernier point - Alain Guiraudie livre un un film de toute beauté, une oeuvre envoûtante avec une photographie extraordinaire.