Le film est un biopic sur le Facteur Cheval, connu pour avoir imaginé et construit de ses propres mains le Palais idéal qui porte son nom à Hauterives, un petit village de la Drôme, depuis devenu célèbre pour cette réalisation extraordinaire, chef d’œuvre de l’art naïf.


Joseph Ferdinand Cheval (admirablement incarné dans le film par Jacques Gamblin) était né le 19 avril 1836 à Charmes-sur-l'Herbasse (Drôme) et mort à Hauterives (Drôme) le 19 août 1924 à l’âge de 88 ans après avoir consacré sa vie à la construction de cette œuvre atypique.


Après son certificat d’études et son apprentissage chez un boulanger, métier qu’il exerça pendant près de 12 ans, il épousa Rosalie Revol, lingère, avec qui il eut deux enfants. Son premier fils mourut en 1865, date à laquelle il abandonna la boulangerie pour devenir, d’abord ouvrier agricole, puis facteur en 1867. Il exercera le métier de facteur d’abord à Anneyron, puis à Peyrins et à Bourg-de-Péage et enfin à Hauterives, où il restera jusqu’à sa retraite et à son décès.


A la mort de sa première épouse, Rosalie, son fils Cyrille est placé à Lyon chez une tante et il ne le reverra pas pendant des années. Il se retrouve alors seul et, en 1878, il se remarie avec une jeune veuve, Claire-Philomène Richaud (incarnée par Laetitia Casta) avec qui il aura une fille, Alice. Il montrera plus d’affection pour elle que ce qu’il avait pu en montrer pour son fils.


En 1879, lors de sa tournée quotidienne, son pied heurte une pierre aux formes étrange qui le fait violemment chuter. C’est à partir de là qu’il imagine la construction de son futur « palais ». Durant sa tournée, il se met à repérer les pierres aux formes les plus bizarres et les met en tas au bord du chemin et, le soir, lorsque sa tournée est terminée, il revient les chercher avec une brouette pour les entasser dans son jardin et commencer la construction. Il s’inspire de photos de monuments exotiques comme Angkor Vat qui venait d’être découvert. Cette construction devient une obsession. Il y consacre tout son temps libre et même une partie de ses nuits, y travaille par tous les temps, s’épuisant et dilapidant sa maigre fortune, acculant presque sa famille à la misère. A Hauterives on le considère comme un fou.


En 1894, le décès de sa fille de 15 ans, à qui il avait dédié le « palais », et avec qui il avait établi une certaine complicité, l'affecte profondément. Il achève la construction de son palais en 1912.
Après ses études, son fils Cyrille (Louka Petit Taborelli) vient s’installer à Hauterives comme tailleur. Il amène avec lui un photographe, Benjamin Lecoeur (Adrien Wiik) qui fera des photos du Palais et en commercialisera des cartes postales qui feront le tour du monde. Grâce à cette notoriété, l’œuvre de Ferdinand Cheval sera connue et les visiteurs commenceront à affluer.


Après la mort de son fils et celui de sa femme en 1914, Ferdinand Cheval entreprend de construire son tombeau au cimetière municipal. Il meurt le 19 août 1924.


Le Palais idéal, déjà célèbre du vivant de son auteur, sera classé en 1969 au titre des monuments historiques par André Malraux. Il est considéré comme emblématique de l’art naïf ou de l’art brut.


Mon opinion sur ce film


Sur fond des magnifiques paysages de la Drôme provençale (on reconnaît Mirmande) sublimés par la photo de Vincent Galot, on est emporté par cette invraisemblable aventure de cet homme fruste qui, seul, parvint à créer une œuvre d’art étrange et mystérieuse qui fait du village d’Hauterives un lieu emblématique de l’art naïf. Le casting est impeccable : Jacques Gamblin est tout bonnement le facteur Cheval ; Laetitia Casta est superbe...

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le 26 nov. 2018

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Roland Comte

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