INCROYABLE, BELLE MAIS: TRAGIQUE SURTOUT.

L'INCROYABLE HISTOIRE DU FACTEUR CHEVAL:

S'attendre à de l'acceptable tout au plus; se laisser tenter finalement par un Jacques Gamblin d'acquis de conscience en ma confiance pour ses choix de rôles. Malgré cela, c'est hésitant que je m'avance vers la salle 12 du cinéma. J'entre puis m'assieds, constatant que pour un premier jour en salle: le monde se fout allègrement du nouveau rôle de Jacques Gamblin. Une trentaine de personnes d'un autre âge assistent avec moi à la séance. Et l'on se retrouve, une heure, quarante minutes et une brouette plus tard, là.

Je trouve l'ensemble du film tout à fait positif. Oui, je commence par ça puisque la suite semble sonner un ton ou deux plus singulière. Mais avant: Jacques Gamblin. Épatant tant la qualité de son jeu est élevée. C'est une performance! Oui.

Puis, ...
Englobons le reste du casting comme un tout si vous le permettez. C'est scolaire, théâtralisé, presque faux par moments (souvent pour Laetitia Casta) et par dessus tout, c'est fade.
L'émotion est présente pourtant. Loin d'être larmoyantes pour autant, certaines scènes sont touchantes, malaisantes voire fortes (celles de Jacques Gamblin). Et si son monde était ce film on dirait qu'en fin de compte, cet homme que voilà tient l'ensemble du monde et son fardeau sur le dos.

En effet, la force du personnage donne matière à réfléchir. Ses traits sont admirablement travaillés dans un souci de crédibilité de temps et je ne parle pas de maquillage. L'expression de sa moustache à ses yeux est décontenançante de véracité. Mais cela n’entache en rien les déconcertants défauts du scénariste. Malheureusement.

Le temps, parlons-en justement! Certes, quelques dates viennent ça et là nous indiquer brièvement le moment. Les rides sur les visages viennent s'ajouter à cela, puis les enfants grandissant on se doute du temps qui passe. Mais qu'en est-il réellement? Question sans réponse. Je me suis comme retrouvé perdu d'une scène à l'autre où plusieurs années avaient passées comme pour signifier un lendemain, lent, long et terriblement... terrible. Mais on s'y habitue tristement.

L'histoire de ce facteur (monsieur Cheval) est tout à fait tragique par ailleurs. A travers les ères, il avance sans cesse, entre deux femmes, deux enfants: qu'il enterre.

Cette histoire, je ne la connaissait pas. J'ignorais même son Palais Idéal. Cette histoire avait matière à être racontée c'est certain. Comme ça!? Je ne sais pas.

Romancé à l'extrême puisque théâtral dans son plus humble apparat, ce film a cependant le mérite de proposer de jolies choses. Des paysages notamment. Pour le reste qui n'effleure que la surface d'un bien plus profond désarroi, je le laisse à la critique qui saura, mieux que moi, descendre tout cela.

Pour terminer mon commentaire, j'admets être tiraillé entre "mouais" et "agréable" en sortant du la salle 12 du cinéma. Alors je vais soutenir l'homme qu'était Ferdinand Cheval pour son courage, son courage et son courage.