« Sale con » assène Yasser, le contremaître palestinien, à Toni, le chrétien. Un accrochage qui aurait dû rester sans lendemain, mais qui à Beyrouth entraîne les deux hommes dans un procès qui les dépasse.
C’est de l’eau qui asperge l’autre. Une gouttière non conforme qu’on refuse de mettre aux normes. Des mots que l’on ne parvient à digérer. Des excuses qui ne sortent pas et se changent en coups de poing dans le ventre. C’est un baril de poudre qui explose à la moindre étincelle, symbole d’un pays aux plaies encore béantes.
Cet engrenage qui étouffe les protagonistes afin d’évoquer la société dans laquelle ils se démènent n’est pas sans rappeler la mécanique de l’Iranien Asghar Farhadi. Le procès dépasse vite l’intime pour toucher au politique et à l’histoire du Liban. Il illustre la cohabitation conflictuelle entre chrétiens de souche et réfugiés palestiniens, veillant justement à ne pas prendre parti. Le propos est plutôt clair et bien tenu. Quelques effets démonstratifs – rebondissements superficiels, envolées dramatiques et musicales – lui font perdre en subtilité.
6.5/10
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