Soyons lucide. J'étais trop épuisé - ce dimanche soir - pour traîner ma carcasse jusqu'à la cinémathèque. Mais j'étais content de retrouver Éloi, de discuter avant la projection. Dans la salle Henri Langlois, quelle chaleur ! à s'éplucher tel un oignon. Le film commence.
Il était une fois un gouverneur, qui enseigne à son fils : "Un homme sans bonté n'est pas un être humain". "Soit dur et exigeant envers toi-même, mais soit généreux envers les autres". Il traite équitablement le peuple, tempère la justice par l'amour. On le récompense par une disgrâce et l'exil.
Un excellent début de conte ! Les péripéties s'enchaînent, la femme et les deux enfants tentent de rejoindre le gouverneur déchu. Capturés par des brigands, ils deviennent esclaves... Les choses empirent et s'annoncent mal...
Mon voisin de gauche endormi, ronfle légèrement.
Les images défilaient - je restais balloté à leur remorque, incapable de sympathie, hébété par l'insomnie. Dans ce naufrage, quelques questions surnagent : pourquoi titrer ce film "L'intendant Sansho" ? comment le critiquer avec un minimum d'équité ?
Verser dans une critique à pleurer - à cause des oignons ?
Kenji, excuse-moi, mais je préfère pondre une chronique de hibou. Mes futures critiques de tes films seront moins fantaisistes. Promis.
Allez, voisins de cinoche, travailleurs ou insomniaques, dormez en paix - que les nuits vous soient douces.