Une jolie histoire d’amour, moins niaise que ce que l’on pourrait penser de prime abord. L’évolution de l’homme grâce à sa compagne est très juste et malheureusement assez peu représentée au cinéma. Ce grand dadais passe d’un gentil petit agneau docile à un homme capable de remettre en cause son entourage, grâce à la force que lui donne ce petit bout de femme qui ne manque pas de caractère.
Cette évolution n’est d’ailleurs pas forcée: après avoir réussi le premier combat qui consistait à emporter avec lui cette fille de la ville, on pourrait penser que le couple pourrait vivre heureux à la campagne, comme le suggère le magnifique plan de la course dans les champs de blés, qui est d’une maîtrise technique impressionnante. Mais non, une fois le portique de la ferme passé, c’est la dureté du monde rural et de la suspicion qui frappe le couple. Alors l’homme hésite, tiraillé entre le respect qu’il doit à son père et l’amour pour sa nouvelle compagne. Il tergiverse même, n’arrivant à gagner sur aucun des tableaux, s’enfonçant dans le silence et les provocations qui rebondissent sur lui.
Mais comme bien souvent, c’est au moment de tout perdre que l’étincelle se produit et permet de faire basculer l’histoire dans un happy end un peu forcé qui dénote avec le reste du film. Le changement d’attitude radical du père et des paysans est difficilement plausible, mais on pardonne à ce beau film qui nous rappelle que chaque compagne ou compagnon de route peut nous faire progresser. Et aussi que la ville c’est pourri mais la campagne c’est pas mieux !