L’invasion des profanateurs de sépultures fait partit des mes films favoris de science-fictions des années 50 avec The Thing From Another World. Certes rien de bien extraordinaire, puisqu’il est considéré comme un des films de SF culte et qu’il apparaît souvent dans les premières places des classements de films SF.


J’ai adoré ce film, son scénario, son esthétique (pourtant classique), ses personnages… L’invasion des profanateurs, malgré un titre français faisant peu envie, (prononcez son nom devant une connaissance peu familière du cinéma de science-fiction et regardez sa tête…) est une perle. Il suinte le film noir de cette époque et ce fut un immense plaisir, pour moi qui adore ce genre, de voir un tel mélange SF/film noir réalisé avec génie.


J’ai aussi apprécié l’ambiguïté du film qui opère à deux niveau. L’intrigue d’apparence simpliste ce révèle ultra efficace, maîtrisée de bout en bout et laisse planer le doute. Elle ne va pourtant pas chercher midi à quatorze heure, mais elle fonctionne à merveille.


Le message du film est également plus complexe qu’il n’y parait. En s’arrêtant aux apparences on pourrait n’y voir qu’une propagande anticommuniste ou l’individu se fond dans le tout. Mais lorsqu’on analyse la chose, cela parait vraiment peu probable… Déjà les scénaristes du films étaient tous reconnu comme ayant des affinités de gauche et ont d’ailleurs été black listé ou accusé d’activités anti-américaine. Le producteur Walter Wanger a produit de nombreux films sociaux et à toujours défendu la liberté d’expression. Il s’est également opposé au licenciement de salariés prétendu « rouges ». Enfin, Don Siegel lui même affirme que le film est une critique de la société démocratique libérale, une société anticommuniste et paranoïaque qui dénonce et exclut, comme ce fut le cas sous l’ère du maccarthysme. Tout le monde ce méfie de tout le monde… Ce qui me fait penser que L’invasion des profanateurs de sépultures ressemble plus au The Thing de Carpenter que la version de 1951 elle-même. Enfin à mon sens, le film n’égratigne en rien le communisme et tout au plus peut-on y voir des attaques envers le stalinisme. Je me demande d’ailleurs, sachant cela, si cette ambiguïté n’a pas été voulu par l’équipe afin que le film ne risque pas d’être censuré ? Ça mérite d’être creusé…

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le 4 févr. 2018

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Barlbatrouk

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