Plutôt une bonne surprise que ce film universellement vilipendé,et dont il y avait tout à craindre en apprenant qu'il s'agit d'une production Europa.Corp-TF1.Pas de quoi hurler au génie,mais on passe un agréable moment à la vision de cette comédie finalement assez amusante.Il y a suffisamment de mots d'auteur pour provoquer de nombreux rires,et il y a en sus du fond propice à la réflexion.Car "L'invité" traite frontalement et avec pertinence de sujets très actuels tels que le chômage de longue durée,la mode du coaching,assimilable à de l'escroquerie,les méthodes intrusives et surréalistes de recrutement des entreprises,ainsi que le manque total de respect que celles-ci éprouvent envers leurs employés passés,actuels ou futurs.Le trio de stars ici présent contribue largement à la réussite de l'ensemble et fait un sort à chaque réplique.Les acteurs sont de surcroit parfaitement castés dans des emplois qu'ils tiennent bien et dont ils sont coutumiers.Daniel Auteuil en brave type naïf et manipulé,Valérie Lemercier en ménagère middle-class délicieusement bécasse,et Thierry Lhermitte en beau-parleur séduisant mais autoritaire,tous sont au top.Et entourés qui plus est des fameux sous-fifres que sont Hippolyte Girardot,Artus de Penguern et la très caliente Mar Sodupe.Certes,les trois-quarts du film se déroulent dans un appartement,et ça ressemble à du théâtre filmé.Mais il se trouve que justement ça en est,puisqu'il s'agit de la transposition à l'écran d'une pièce de David Pharao,lequel signe l'adaptation et les dialogues.Certaines faiblesses apparaissent cependant,au fil d'un scénario aux développements parfois chaotiques et qui tourne un peu en rond,et au gré de dialogues cédant quelquefois à la facilité.Heureusement,le film compense partiellement ces défauts grâce à sa courte durée.Le plus étonnant dans cette histoire est de retrouver aux manettes Laurent Bouhnik,réalisateur révélé dans les années 90,et qui faisait à l'époque dans le drame social ambitieux.Le voir à la tête de cette oeuvre de commande peut surprendre,mais même les cinéastes de gauche aux idéaux élevés ont besoin de manger.